Ennahdha ferait des pressions sur Youssef Chahed pour nommer un incompétent notoire, Ridha Saïdi, au poste de ministre des Finances.
Par Ridha Kéfi
Après la démission, hier, vendredi 18 août 2017, de Fadhel Abdelkefi, qui en assurait l’intérim depuis le 1er mai 2017, le poste de ministre des Finances est de nouveau vacant. Et, selon d’insistantes rumeurs, le parti islamiste ferait actuellement des mains et des pieds pour mettre son grappin sur ce poste. Il y proposerait même un candidat, qui n’est autre l’actuel conseiller économique du chef du gouvernement, Ridha Saïdi.
Conseiller économique, dites-vous ? Cet homme, qui se présente comme expert en économie et finance, est un incompétent notoire. Il n’a jamais rien fait de bon ou d’intéressant. Il a juste hanté les couloirs du palais du gouvernement, assisté aux réunions importantes (pour être l’œil de Moscou de qui on sait) et couru les plateaux de télévision et les stations radios pour débiter ses maigres connaissances économiques glanées sur Wikipedia et autres sites de vulgarisation.
La calamiteuse gestion de l’affaire BFT
Pis encore : quand il était conseiller économique du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, il a été pour beaucoup dans la gestion calamiteuse du dossier du litige opposant l’Etat tunisien au fonds d’investissement londonien ABCI à propos de la propriété de la Banque franco-tunisienne (BFT), qui a valu, récemment, à la Tunisie, une condamnation sans appel du Centre international d’arbitrage pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), relevant de la Banque Mondiale.
Ceux qui étaient proches du dossier se souviennent : M. Saïdi était aux premières loges pour œuvrer à faire capoter, à l’instigation de Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, l’initiative d’accord à l’amiable alors envisagé par Slim Ben Hamidane, ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières de 2011 à 2014, auquel on tente aujourd’hui d’imputer, injustement, et toujours à l’instigation de Ghannouchi, toute la responsabilité de la condamnation de la Tunisie dans cette triste affaire de banditisme d’Etat.
Donner, entre autres dossiers délicats, la gestion de cette affaire, qui risque de coûter quelque 900 millions de dinars au contribuable tunisien, à l’un des hommes qui, par leur bêtise et faux calculs (on voulait alors faire racheter la banque par des fonds islamistes et la transformer en banque halal !) avaient fait pourrir l’affaire, c’est faire courir de gros risques à l’Etat tunisien, qui fait face actuellement à la plus grave crise financière de son histoire.
Blanchiment tout azimut
Une autre raison doit dissuader Youssef Chahed de commettre la grave erreur de nommer un islamiste ou un proche du parti islamiste au ministère des Finances : les dirigeants et hauts cadres d’Ennahdha disposent d’une importante masse d’argent cash, à l’origine douteuse, venue, dit-on, d’activités de contrebande, d’opérations de racket ou d’aides occultes de l’Internationale Islamiste (Qatar, Turquie, etc.), qu’ils voudraient bien blanchir et recycler à travers le système bancaire tunisien. Mettre l’un des leurs à un poste aussi délicat et aussi stratégique que celui du ministère des Finances, alors qu’ils contrôlent déjà le Commerce, l’Industrie et les Technologies de la communication et l’Economie numérique (excusez du peu!), c’est leur faciliter cette tâche, ce qui, on l’imagine, détruirait ce qui reste encore de l’économie tunisienne et la mettrait au croisement des réseaux internationaux de criminalité financière.
Voilà, l’alerte est donnée et Youssef Chahed ne pourra pas dire qu’il n’a pas été prévenu.
Donnez votre avis