Wajdi Ghanim à Tunis en 2012, à l’invitation des islamistes d’Ennahdha.
Le prédicateur extrémiste égyptien, Wajdi Ghanim, a traité le président Caïd Essebsi et les Tunisiens de mécréants. Ce qui équivaut à un appel au meurtre.
Wajdi Ghanim, connu pour être proche de la confrérie des Frères musulmans, classée organisation terroriste en Egypte, a déclaré, dans une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube, que le chef de l’Etat tunisien, Béji Caïd Essebsi, veut instaurer des lois contraires à la charia (règles doctrinales islamiques).
«Essebsi, le mécréant, le laïque, veut instaurer une nouvelle religion dans son Etat. Il est clair qu’il rejette l’islam. Il prétend qu’il a une nouvelle religion où la femme peut se marier avec un mécréant. Selon lui, c’est halal. D’ailleurs, son assemblée de mécréants va approuver cette loi. Il veut aussi imposer l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme, ce qui est contraire à la charia», a déclaré le prédicateur, qui avait été condamné, en mars dernier, par le tribunal du Caire, à 5 ans de prison ferme.
Le prédicateur ne s’est pas gêné de s’attaquer à l’Etat tunisien, à ses citoyens et à l’ancien président de la république, Habib Bourguiba : «Lorsque je suis allé en Tunisie, en 2012, pour faire des conférences, j’ai découvert que ce pays regorge de mécréants. Ces laïques boivent de l’alcool durant la prière du vendredi et devant des mosquées». Et d’ajouter dans la même veine takfiriste: «Bourguiba, le salopard, avait osé ôter le voile d’une jeune femme musulmane. Il avait même demandé au recteur de la mosquée Zitouna, Mohamed Tahar Ben Achour, d’inciter les Tunisiens à ne pas faire le jeûne durant ramadan».
On remarquera, au passage, le silence assourdissant du parti islamiste Ennahdha, qui n’a pas cru devoir réagir à l’appel à la haine et au meurtre lancé par le prédicateur extrémiste, qui, rappelons-le, avait été invité par des dirigeants du parti islamiste tunisien et accueilli en grande pompe en Tunisie, en 2012 pour faire des prêches où il a incité les jeunes à partir au jihad. On connait la suite…
Réagissant à cet appel, Mohsen Marzouk, porte-parole du parti Machrou, a demandé à l’Etat tunisien d’exiger des explications de son homologue turc, qui offre l’asile politique à cet agitateur salafiste jihadiste.
On demandera aussi, par la même occasion, au procureur général de la république d’ouvrir une enquête judiciaire à l’encontre de ce Wajdi Ghanim pour appel à la haine et au meurtre des Tunisiens.
E. B. A.
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