Le Comité Idaho France et Stop homophobie dénoncent les harcèlements, arrestations et emprisonnements dont font l’objet les homosexuels en Tunisie.
Au moins une cinquantaine d’arrestations pour homosexualité ont été enregistrées en Tunisie depuis le début de 2017, dont 10 uniquement en septembre.
Les organisations françaises, qui ont été alertées par l’association tunisienne Shams pour la défense des droits des homosexuels, estiment que certains agissements des autorités «sont extrêmement préoccupantes» et dénoncent l’indifférence générale face à l’homophobie qui prend de l’ampleur en Tunisie.
Le Comité Idaho France et Stop homophobie ont aussi rappelé que l’examen anal, ordonné par la justice tunisienne dans les affaires d’homosexualité, a été reconnus par l’Onu comme «un acte de torture, punissable», mais les juges y ont toujours recours pour établir la preuve de comportements homosexuels.
«Et dans la majorité des cas, les personnes soupçonnées ou accusées sont emprisonnées et s’il n’y a pas d’aveux et que l’examen proctologique est négatif, ils croupissent quand même en préventive, en cellules, en attendant de passer devant les tribunaux», rapportent les associations, en citant le témoignage d’un prévenu tunisien, poursuivi sur la base de l’article 230 du code pénal qui punit la sodomie. Ce dernier raconte son incarcération comme un enfer où il a été torturé et humilié. Il a même rapporté des cas de viols d’homosexuels emprisonnés.
«Il y aurait ainsi 69 accusés d’homosexualité pour la seule prison de Mornaguia. Des chiffres révélés par la direction pénitentiaire, selon un journaliste irakien qui a enquêté. Et les étrangers ne sont pas épargnés. Régulièrement interdits de territoire, sur décision administrative, aucun recours judiciaire n’est dès lors possible », dénoncent encore les associations.
De son côté, l’association Shams a adressé aux députés un projet loi pour abroger l’article 230, mais aucun d’entre eux n’a réagi . «Pour ne pas perdre leur base électorale, vu le tabou qui frappe l’homosexualité dans la société tunisienne», explique Mounir Baatour, président de l’association Shams.
Y. N.
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