Le Tunisien Chouaieb Nemri, qui avait fait de brillantes études d’ingénieur malgré son handicap, a été sélectionné pour faire partie d’un programme du groupe américain General Electric.
Par Emna Ben Abdallah
Interviewé dans l’émission « Invité et histoire » sur la chaîne allemande Deutsche Welle (DW), le jeune homme de 25 ans, détenteur d’un diplôme en physique-math de l’Institut préparatoire aux études scientifiques et technique (Ipest) de la Marsa et d’un master de l’Ecole nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique, d’hydraulique et de télécommunications (ENSEEIHT), à Toulouse, a indiqué qu’il est très fier d’avoir été sélectionné pour faire partie du programme Edison pour le développement de l’ingénierie électrique, lancé par la célèbre firme américaine General Electric, aux côtés de 25 autres participants.
«Pour être retenu dans ce programme, le candidat doit avoir un sens du leadership, une expérience professionnelle à l’étranger et un talent pour résoudre les problèmes», a expliqué le jeune ingénieur.
Notons que Chouaieb Nemri a fait plusieurs stages, notamment au laboratoire du système robotique, à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), à l’Institut de technologique de Géorgie, aux Etats-Unis, et au Groupe Renault, à Paris. Ses problèmes de santé (il est atteint depuis sa tendre enfance d’une maladie neuromusculaire appelée syndrome myasthénique congénital) n’ont pas été pour lui un obstacle insurmontable, mais un défi qu’il a jusque-là relevé avec panache.
«Dès ma naissance, ma famille a remarqué que je n’avais pas de réflexe dans mes membres supérieurs et inférieurs. Je ne pouvais rien tenir dans mes mains ni marcher ou jouer au football comme tout les petits garçons. D’ailleurs, les médecins, en Tunisie, n’ont jamais su diagnostiquer ma maladie. Ce n’est que lorsque je suis venu en France à l’âge de 23 ans qu’un médecin a pu me dire ce dont j’étais atteint exactement», a expliqué Chouaieb Nemri.
«Selon mes médecins, a ajouté le jeune ingénieur, j’aurais probablement à l’avenir des problèmes respiratoires. J’utilise, en ce moment, un appareil spécial qui m’aide à dormir la nuit. D’ailleurs, je n’ai jamais eu l’impression que j’étais une personne handicapée, jusqu’à ce qu’un jour le médecin me parle de ces futurs problèmes respiratoires. C’est alors que je me suis rappelé d’une scène du film « Une merveilleuse histoire du temps » qui raconte la vie du physicien et cosmologiste Stephen Hawking (souffrant d’une sclérose latérale amyotrophique qui l’a rendu complètement paralysé, Ndlr)».
Chouaieb Nemri a, par ailleurs, indiqué que la technologie l’a énormément aidé à réaliser ses rêves. «A l’âge de 6 ans, j’ai utilisé pour la toute 1ère fois un fauteuil roulant et je dois dire que la technologie a sauvé ma vie sinon je ne sais ce que je serais devenu. C’est d’ailleurs, pourquoi j’ai fait des études de génie mécanique et technologique».
Cette success story de Chouaieb Nemri a de quoi donner à réfléchir à beaucoup de jeunes tunisiens de son âge qui baissent les bras et se sentent abattus face au moindre obstacle. Sa persévérance, son enthousiasme et sa foi en lui-même lui ont permis de triompher d’un grave handicap.
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