La visite de Béji Caïd Essebsi aujourd’hui à Sousse a été organisée dans le même style que celles de l’ancien président Ben Ali.
Maya Jribi, constituante et ancienne secrétaire générale du Parti démocratique progressiste (PDP), a dénoncé les pratiques d’une autre époque des responsables locaux lors de la visite du président de la république, ce mercredi 4 octobre 2017, à Sousse. Elle a vu dans les slogans agités à cette occasion et qui participent d’un honteux culte de la personnalité une atteinte à la dignité des citoyens tunisiens.
«Ce qui se passe maintenant à Sousse est la preuve que la révolution doit être d’abord morale», a-t-elle notamment écrit dans un statut Facebook, où elle a appelé ses concitoyens à se réveiller avant qu’il ne soit trop tard.
L’ex-secrétaire générale d’Al-Jomhouri a ajouté que la Tunisie a besoin de programmes de développement, de valeurs de citoyenneté et de se libérer aussi de la culture du «lèche botte».
Notons qu’on avait sorti les enfants des classes pour acclamer le chef de l’Etat qui paradait dans la ville, avant de se rendre sur le chantier du nouveau centre commercial Mall of Sousse. Dans une pancarte agitée par des citoyens, on pouvait lire ceci: «Ô Caïd, notre protecteur, que dieu vous garde pour nous», sachant que «caïd» signifie en arabe guide ou leader.
Ceux qui craignent le retour des RCDistes, membres de l’ancien parti au pouvoir sous la dictature, trouveront là une justification pour leur crainte: le RCD est bel et bien de retour dans le sillage de Nidaa Tounes et Béji Caïd Essebsi.
Y. N.
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