Un professeur universitaire à la retraite est accusé de harcèlement sexuel par des étudiantes de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis (FSJPST).
Plus de 50 signatures ont été récoltées, mardi 17 octobre 2017, pour une pétition qui sera transmise à l’administration de la faculté pour dénoncer le professeur en question, une sommité dans le domaine juridique, ayant enseigné au Campus de Tunis, mais qui passe ses journées assis sur une chaise dans le jardin de la FSJPST et qui ne se prive pas de harceler les étudiantes, selon ces dernières.
Marwa Maalawi (24 ans), l’une de ces étudiantes, a confié à Kapitalis, avoir fait les frais des débordements de ce célèbre avocat. Un jour où elle portait une robe, il se permit de lancer des remarques déplacées sur ses cuisses, raconte-t-elle.
L’octogénaire aux cheveux blancs, prenant prétexte de son âge avancé et de sa faiblesse physique, demande aux étudiantes de l’aider à se lever ou à marcher et en profite pour les toucher dans des parties de leur corps, toujours selon les plaignantes, ajoutant qu’il leur caresse souvent les lèvres, leur touche les fesses, et, quand elles réagissent mal, il prétexte une plaisanterie.
«Des victimes ont même affirmé qu’il leur demandait de l’emmener aux toilettes», ajoute Marwa, qui souhaite briser le silence et en finir avec l’impunité.
Insistant voire lourdaud, l’ex-professeur de droit demande les numéros de téléphone des étudiantes et insiste beaucoup pour les obtenir, leur promettant de les aider dans leurs études et les invitant à passer avec lui des weekends à Hammamet, raconte encore Marwa.
Récemment, le vieil homme s’est montré violent avec 2 étudiantes qu’il s’est permis de gifler, en leur lançant : «Qui aime bien châtie bien», toujours selon les récits collectés par Kapitalis.
Une quadragénaire raconte avoir subi les harcèlements de ce même professeur quand elle était son étudiante en 1999 et 2000, au Campus de Tunis, affirmant que ses fâcheuses pratiques remontent très loin…
Les étudiantes veulent mettre fin à cette histoire qui a trop duré et, par la même occasion, encourager toutes celles qui ont été victimes des abus de cet homme à le dénoncer, car son statut de professeur émérite, très influent dans le milieu, ne l’autorise pas à abuser d’étudiantes qui ont l’âge de ses petites-filles, disent-elles.
Marwa, l’une des initiatrices de la pétition, a précisé que le nombre des plaignantes ne s’arrêtera pas aux 50 ayant déjà signé, d’autres victimes feront aussi entendre leurs voix, même si beaucoup préfèrent garder le silence. Par pudeur ou par pitié.
Yüsra Nemlaghi
Harcèlement sexuel : Le prof universitaire interdit de la faculté
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