Des universitaires interrogés par la police judiciaire à propos d’affaires académiques, c’est une première en Tunisie et qui suscite de vives dénonciations.
Dans un communiqué publié le samedi 21 octobre 2017, l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires (ATDVU) «dénonce avec la plus grande vigueur la convocation par la police judiciaire du directeur de l’Institut supérieur de gestion de Tunis (ISG) et de l’un de ses enseignants dans une affaire d’ordre pédagogique».
Cette affaire, qui est en rapport avec l’évaluation d’un master, «ne peut en aucun cas relever de la compétence de la police mais des prérogatives des autorités académiques», souligne l’ATDVU.
Nous reproduisons ci-dessous le reste du communiqué signé par le président de l’ATDVU, Habib Mellakh…
«Les universitaires, comme tous les citoyens, ne disposent d’aucune immunité et d’aucun privilège quand il s’agit de répondre d’abus ou de délits punissables par la loi mais il incombe à leurs seules instances (commissions de thèses, conseils de discipline) ou aux instances civiles habilités pour ce faire, comme le tribunal administratif, de statuer sur des questions relevant du savoir, de l’enseignement, de la recherche scientifique , sur les litiges liés à leur fonctionnement ou les fautes professionnelles.
«L’ATDVU rappelle, à ce propos, qu’il s’agit de la deuxième interpellation, en un mois, par la police judiciaire d’universitaires dans des affaires du seul ressort des organes directeurs des établissements d’enseignement supérieur et craint une recrudescence de ce phénomène.
«Elle ne peut que se féliciter de la réaction énergique du syndicat de base de l’ISG et appelle les universitaires, leurs représentants au sein des instances scientifiques et des syndicats à la plus grande vigilance pour contrer cette ingérence bizarre dans les affaires de l’Université, ingérence qui risque de prendre beaucoup d’ampleur si l’on n’y mettait pas le holà.»
Donnez votre avis