L’Association des libres penseurs (ALP), défendant les droits des areligieux, a obtenu son visa, mercredi 25 octobre 2017. Une première en Tunisie et dans le monde arabe.
Hatem Limam, président de l’ALP, a indiqué à Kapitalis que plusieurs démarches ont été effectuées, depuis 2016, pour faire reconnaître leur association mais les autorités ont, à chaque fois, demandé des papiers supplémentaires ou des modifications de certains termes utilisés dans les statuts, de manière à faire traîner la demande.
Le comité directeur de l’association a déposé sa demande pour la 7e fois par le biais d’un huissier de justice. Et l’autorisation a finalement été donnée.
Les libres penseurs, qui s’opposent aux dogmes religieux, œuvrent pour que la laïcité soit instaurée en Tunisie et que la législation ne soit plus inspirée des lois islamiques. Ils appellent aussi à ne plus enseigner l’éducation religieuse dans les écoles et à laisser la liberté aux citoyens de ne pas suivre les préceptes de la religion et de la critiquer, sans être inquiétés, et, même aussi, à se revendiquer comme areligieux ou athées.
Hatem Limam ne conçoit pas que pendant le mois de ramadan on oblige tous les Tunisiens à jeûner, en fermant les commerces et en punissant ceux d’entre eux qui bravent cette obligation religieuse de l’islam.
Les membres de l’association ont d’ailleurs manifesté, au mois de ramadan dernier, pour dénoncer l’arrestation de 2 jeunes pour avoir mangé lors de la période de jeûne.
L’ALP appelle à l’égalité dans l’héritage et au respect de toutes les libertés individuelles, notamment celles des femmes.
L’association se donne pour mission de combattre tout ce qui peut asservir l’individu et de défendre les droits et les libertés, la justice sociale et la paix.
Ses membres ont déjà été menacés, d’autres agressés par des extrémistes religieux, mais Hatem Limam dit qu’ils iront jusqu’au bout de leur combat pour que la Tunisie devienne un pays de liberté et de démocratie.
Y. N.
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