La Tunisie a besoin d’une mobilisation générale contre le fléau de l’inflation ascendante qui ruine le pouvoir d’achat et met un coup d’arrêt à l’investissement.
Par Mohamed Zarrouk *
Selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique (INS), l’indice général des prix à la consommation (IPC) s’est élevé, en octobre 2017, à 1,1%, un niveau historique jamais atteint dans l’histoire de la Tunisie.
Pis encore : toutes les données confirment que cette tendance va perdurer avec surtout : 1- une pression fiscale élevée en 2018; 2- une amplification du phénomène exogène et non maîtrisable de l’inflation importée suite à la dégringolade subite du dinar tunisien (DT) dans un marché où 80% des prix des produits et services sont libres; 3- l’augmentation des prix des produits de base prévues dans le projet de Loi de Finances 2018, etc.
Le pays aura bientôt un taux d’inflation qui avoisinera les 15% (12 x 1,1 = 13, 2). La situation deviendra alors dangereuse et grave. Et pour cause : l’investissement est en général réduit à zéro dans les économies qui subissent l’inflation ascendante.
Par conséquent, les investissements privés, tunisiens et étrangers, seront fortement impactés mais aussi les classes moyennes, pauvres et démunies seront douloureusement atteintes dans leur pouvoir d’achat déjà réduit et, pour certaines d’entre elles, déjà évaporé.
Le phénomène est gravissime et dangereux, aussi la création d’une cellule de crise est-elle fortement recommandée pour proposer en urgence des alternatives en vue de corriger la tendance et de rétablir la situation. Il s’agit d’arrêter ou, tout au moins, contenir l’inflation dans des limites minimales afin de préserver le pays d’un désastre économique annoncé.
* Ancien président de l’Organisation de défense des consommateurs (ODC).
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