A Rome pour présenter son 2e long métrage ‘Tunis by Night’ au Medfilm Festival, Elyes Baccar a violemment critiqué la révolution tunisienne.
Interviewé par ANSAmed, le producteur-réalisateur-scénariste tunisien, qui a consacré ses trois derniers travaux à la révolution du 14 janvier 2011, a affirmé que cette révolution «est loin d’être le modèle qu’elle voudrait donner à voir.»
Il a déclaré: «Ne vous trompez, tout cela n’est que façade et maquillage pour plaire à l’Occident et à l’opinion publique. La réalité est toute autre: dans l’arrière-scène, les choses sont différentes, car il reste beaucoup de nettoyage à faire.»
«De l’euphorie et les espoirs que la Révolution a suscités en Tunisie, les premiers jours, il ne reste plus rien ou pas grand’ chose. Là, nous en sommes au désarroi à cause de la perte des référentiels de la société», ajoute-t-il.
Selon Elyes Baccar, plus personne, en Tunisie, n’ose parler de la révolution – le mot est même devenu gênant… «Certes, nous avons obtenu quelques acquis, notamment cette prise de conscience de la société civile (…) Quant aux autres résultats tant espérés, nous les attendons encore», explique-t-il.
Le réalisateur de ‘‘Tunis by Night’’ estime que «ce n’est pas une question de temps; il s’agit de la mauvaise démarche qui a été adoptée. Tout simplement, c’est une approche qui ne tient absolument pas la route.»
Le verdict d’Elyes Baccar est sans appel: «C’est l’absence de vision politique et sociale qui a lentement fait basculer le pays dans cette sorte de dépression morale et cette crise économique où nous nous trouvons.»
Marwan Chahla
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