«Only for good people» (Seulement pour les gens bien) est le slogan lancé par Authentica-Fest pour annoncer la prochaine date phare de l’événement électronique tunisien.
L’organisateur de soirées de musique électronique, qui s’apprête à lancer l’un de ses plus grands événements avec la DJ belge Amélie Lens, a publié un article contrariant sur ‘‘People’s Beats’’ (un site web dédié à la musique électronique tunisienne et mondiale), le mardi 21 novembre 2017, déclenchant la colère des internautes.
Dans cet article, on nous explique cet énigmatique «Only for good people» qui s’avère être un véritable délit de faciès où les organisateurs nous informent que cette soirée supposée ouverte à tout le monde sera réservée uniquement aux belles gueules et que même les personnes disposant de leurs pass (achetés des jours, voire des semaines à l’avance) pourraient se voir refuser l’accès à la soirée, prévue d’avoir lieu au Carpe Diem (l’un des endroits les plus fréquentés par les fêtards).
«L’équipe trouve qu’il est crucial d’effectuer une sélection à la porte pour le bon déroulement de la soirée (…) Notre devise a toujours été ‘‘Techno for everyone’’, mais en Tunisie, c’est différent», nous dit Bassem Romane, l’auteur de l’article, où il insiste sur l’importance de l’apparence physique, critère unique pour avoir accès à cette fameuse soirée.
L’article continue sur sa lancée hautaine et dédaigneuse en ajoutant : «Si vous ne correspondez pas à ce qu’on voudrait voir, on vous rendra votre argent dès l’entrée».
Des propos qui ont attiré à leurs auteurs la foudre sur les réseaux sociaux avec des appels pour boycotter l’événement. Les administrateurs du site ont dû s’apercevoir (assez tard) de la gravité de ces propos, puisque l’article a fini par être supprimé à la fin de la journée, après avoir fait le tour de la toile.
Plusieurs initiatives ont été lancées après la révolution du 14 janvier 2011 pour décentraliser la culture et faciliter l’accès aux différentes manifestations artistiques pour les jeunes de tout milieu et de toute classe.
Cependant, 6 ans après cette révolution dite «de la dignité», certaines pratiques ségrégationnistes masquées de faux modernisme persistent encore.
Fawz Ben Ali
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