Les organisateurs du Marathon Comar œuvrent pour faire inscrire ce rendez-vous sportif annuel tunisien sur le calendrier mondial de la discipline. Retour sur événement.
Par Zohra Abid
Cette idée trotte, depuis quelques années déjà, dans la tête des organisateurs de ce prestigieux marathon, créé en 1986 par les Assurances Comar et qui se déroulait, jusque-là, dans un circuit limité à Tunis et La Goulette, une belle boucle certes, mais il y a tellement de beaux paysages dans les environs de la capitale qu’il a fallu d’abord batailler pour améliorer le parcours et le rendre plus attrayant.
De l’ambition dans l’air
Ce marathon, organisé en collaboration avec les ministères de l’Intérieur et des Sports, la municipalité de Tunis et la Fédération tunisienne d’athlétisme (FTA), draine chaque année quelques milliers de marathoniens Tunisiens, Maghrébins, Africains subsahariens et en provenance d’autres régions.
Des experts européens invités l’an dernier à Tunis pour évaluer ce marathon, qui organisait alors sa 31e édition, ont fait quelques observations qui ont été bien notées par les organisateurs. C’est ce qu’a déclaré aux médias, Lotfi Haj Kacem, directeur général des Assurances Hayett, DGA des Assurances Comar et président du Marathon Comar, lors d’une conférence de presse, une semaine avant la 32e édition, tenue dimanche dernier, 3 décembre 2017, en grandes pompes, avec moult animations de rues : chants, musiques, danses, spectacles de majorettes, ateliers de peinture et de dessin pour les tout petits…
Plusieurs nouveautés ont aussi été remarquées, mais le plus important concerne la révision du circuit. Et c’est là, on l’a compris, une première étape dans le processus d’inscription de cette course dans l’agenda des marathons internationaux.
Courir dans la joie
Les marathoniens ont découvert les joies de la course en compétition en longeant les bords du Lac de Tunis et en parcourant les hauteurs de Carthage, dans la banlieue nord de Tunis, et notamment la colline de Byrsa, où se trouvent des sites archéologiques de grande beauté, classés depuis 1979 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agit de faire du Marathon Comar une nouvelle plateforme pour promouvoir le tourisme sportif en attirant de plus en plus d’amateurs du marathon, qui s’adonneront à leur sport favori et, en même temps, découvriront un pays qui ne manque pas d’attractions culturelles et autres.
«Je participe pour la 1ère fois au Marathon Comar. L’organisation est impeccable et le circuit est agréable. Côté sécurité, nous ne pouvons que saluer l’efficacité des forces de l’ordre», a souligné à Kapitalis, Josephine Durin, une Française qui venait tout juste de terminer son Semi Marathon (21 km) en seulement 1H30.
Mme Durin (48 ans), qui était accompagnée de Dr Hager Frikha, une mordue de la course et membre du Club de la marche de la Marsa, vit avec son mari entrepreneur depuis 2012 en Tunisie et à la Marsa depuis 2 ans. Cette 1ère des vétérans du Marathon de Carthage espère ajouter un jalon à son palmarès. Elle attendait impatiemment d’être appelée sur le podium.
Majdouline Cherni, ministre des Sports, fait la tournée des stands d’animation.
Comme Josephine et Dr Frikha, les étudiants Syrine (de Beni Khiar), Slim Zaafrani et Hichem Zmander, les ingénieurs Sabrine Jomni et Mohamed Ali Naffakhi, le professeur de mathématiques Sabri Laâtiri et tous les petits parmi les finishers du Marathon Kids, dont la plupart participent pour la 1ère fois au Marathon Comar. Ils ont tous apprécié le nouveau circuit et l’ont fait savoir aux organisateurs.
M. Naffakhi, qui participe pour la 2e fois à cette compétition, nous a déclaré: «C’est un réel plaisir de courir. Le nouveau circuit est très agréable et ça donne envie de se donner à fond, surtout qu’après les averses d’hier, il fait certes un peu frisquet, mais le temps est beau et la journée bien ensoleillée». C’est, d’ailleurs, ce qu’espéraient, la veille, les organisateurs et leurs invités, qui craignaient que la course se déroule sous la pluie. Il n’en fut rien et le temps, à la grande joie de tout le monde.
Saida Garrach, conseillère à la présidence de la république, discute avec les enfants.
Partenariat de passion
Outre la course et les festivités, le siège de la compagnie a accueilli la signature d’un partenariat avec le Marathon international de Beyrouth, qui vient de célébrer, fin novembre dernier, sa 15e édition. Côté tunisien, on veut s’inspirer de la success-story du marathon libanais fondé par May El-Khalil. «En se frottant au savoir-faire des dirigeants de ce marathon, qui est déjà inscrit au calendrier international, on va avoir de nouvelles idées pour internationaliser davantage notre marathon qui a tous les atouts pour réussir», a tenu à souligner la responsable marketing des Assurances Comar/Hayett, Kaouther Attia Ridane, secrétaire générale du Marathon Comar.
Grâce à l’accord signé, les dirigeants des deux marathons vont désormais travailler en pool et de manière étroite, à tous les niveaux, et notamment celui de la communication, en vue de renforcer l’aura internationale de ces deux marathons sud-méditerranéens, qui ont beaucoup de ressemblances et des ambitions partagées.
Lotfi Haj Kacem, May El-Khalil, Majdouline Cherni et Saïda Garrach.
Ce que pensent à voix basse les organisateurs du Marathon Comar, Lotfi Haj Kacem, Kaouther Ridane et toute leur équipe, composée d’employés de la compagnie et d’experts de plusieurs domaines (sport, santé, culture, environnement, etc.), c’est de doter cette manifestation d’une certaine autonomie, en confiant l’organisation à une association. Cette expérience a été couronnée de succès, dans le cas du marathon de Beyrouth, qui est organisé par une équipe permanente et polyvalente de 28 personnes qui y sont totalement dévouées.
Hakim Ben Yedder, May El-Khalil et Lotfi Haj Kacem.
Vers la digitalisation
Les partenaires du Marathon Comar, qui voudraient que les logos de leurs marques soient plus visibles dans les supports de communication de la manifestation, se réjouissent de l’accord de jumelage entre les marathons de Beyrouth et Tunis et attendent beaucoup de l’inscription du Marathon Comar sur le calendrier international. Ils sont d’ailleurs prêts à pousser encore plus loin leur association et leur apport, notamment financier.
Parmi les projets qu’il faut mettre en oeuvre, la création d’un site web dédié au Marathon Comar, qui sera pratique, intuitif, accessible et constamment enrichi de nouveaux contenus, et la conception d’une application mobile permettant de suivre le marathon en temps réel sur les réseaux sociaux, a indiqué, dans une déclaration à Kapitalis, l’un des sponsors.
Kaouther Ridane (3e à partir de la gauche) avec ses coéquipières.
Ce sont ces idées et d’autres qui sont à l’étude par les organisateurs du Marathon Comar, et à leur tête Hakim Ben Yedder, directeur général de la Compagnie méditerranéenne d’assurance et de réassurance (Comar), filiale du Groupe Amen, qui n’a qu’un seul souci: assurer les meilleures conditions du succès international à cette manifestation qui a déjà acquis une grande notoriété aux échelles nationale et régionale.
Donnez votre avis