Elie Trabelsi s’est moqué des appels lancés par des Tunisiens musulmans pour incendier la synagogue de la Ghriba, à Djerba (Médenine).
L’homme d’affaires tunisien de confession juive a indiqué, dans un post publié sur son compte Facebook, vendredi 8 décembre 2017, que la synagogue la Ghriba est un symbole de la souveraineté de l’Etat tunisien, ajoutant : «Ils trouveront toujours une excuse sous la couverture d’une cause révolutionnaire pour inciter les autres. Vous me faites pitié».
M. Trabelsi s’adresse ainsi à certains citoyens tunisiens musulmans qui ont appelé sur les réseaux sociaux à la fermeture ou à l’incendie de la synagogue, et à renvoyer les juifs tunisiens.
Cet appel à la haine lancé par des Tunisiens de confession musulmane contre leurs compatriotes juifs n’est, malheureusement, pas une première. Il a été lancé à chaque fois que les relations entre Israéliens et Arabes, au Proche-Orient, ont connu un regain de tension. Ces appels ont souvent provoqué des départs de juifs tunisiens vers la France ou même… vers Israël. Est-ce vraiment l’effet que leurs auteurs recherchent ?
Le résultat, en tout cas, est là, la communauté juive tunisienne, qui comptait avant l’indépendance plus de 50.000 âmes, ne compte plus aujourd’hui qu’un peu plus de 1000. Car beaucoup de familles juives ont choisi de quitter la Tunisie après l’indépendance du pays en 1956, d’autres au lendemain de la guerre des Six jours de 1967 ayant opposé Israël à l’Egypte, la Jordanie et la Syrie. Cette guerre, rappelons-le, a provoqué, à Tunis, des manifestations anti-israéliennes dont les juifs ont payé le prix.
Plusieurs Tunisiens musulmans avaient, à l’époque, détruit les lieux de culte judaïques, notamment la Grande synagogue de Tunis, et attaqué des magasins appartenant à des juifs tunisiens.
Ce sont ces bêtises que nous devons éviter de commettre aujourd’hui, car la défense de l’arabité et de l’islamité de la ville sainte d’Al-Qods ne saurait justifier des agressions contre les juifs, surtout en Tunisie, où juifs, musulmans et chrétiens ont souvent coexisté dans une relative tolérance réciproque.
E. B. A.
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