La municipalité de Sfax a, dans la soirée du vendredi 8 décembre 2017, installé la statue équestre de l’ancien président Habib Bourguiba à la place Bab Jebli.
Cette statue, réalisée par le sculpteur français Raymond Martin en 1978 à l’occasion des 70 ans de l’ancien chef de l’Etat tunisien, avait été abandonnée et placée dans l’entrepôt municipal depuis la prise de pouvoir par l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, en 1987.
La municipalité de Sfax, qui avait décidé de réinstaller la statue à la place Bab Jebli, avait suscité l’indignation de plusieurs habitants de cette ville, en majorité des islamistes, qui n’ont jamais apprécié les idées modernistes et laïques du libérateur de la Tunisie et fondateur de l’Etat tunisien moderne.
Ces derniers ont accusé les responsables de la municipalité, lors d’un rassemblement de protestation, tenu le 18 novembre dernier, de gaspiller l’argent public et dénoncé les décisions de Habib Bourguiba qui avait mis en place des projets ayant contribué à détériorer l’environnement de Sfax.
Cet argument est d’autant plus infondé et injuste à l’égard de l’ancien chef d’Etat que le choix d’installer les usines du Groupe chimique tunisien (GCT) à Sfax ne revient pas à ce dernier, mais aux hauts cadres sfaxiens de l’époque, qui avaient insisté pour que leur ville soit un centre industriel.
Faire porter la responsabilité des problèmes environnementaux actuels de Sfax à Bourguiba est un non-sens que dément l’histoire de la ville et du pays.
Les islamistes auraient dû chercher d’autres arguments plus crédibles pour s’opposer à l’érection de la statue de Bourguiba à Sfax…
E. B. A.
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