Les participants à l’atelier de Tunis.
En Tunisie, 900.000 unités de pain sont gaspillées par jour, d’une valeur de 100 millions de dinars tunisiens (MDT). IL est temps de mettre fin à ce gaspillage.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé, le mercredi 6 décembre 2017, à Tunis, un atelier national sur les pertes après récolte et la réduction des gaspillages dans la chaîne de valeur des céréales.
Les participants à l’atelier comprennent des acteurs clés et des décideurs tels que producteurs, transporteurs, centres de collecte, unités de stockage, transformateurs, agences techniques, bailleurs de fonds, syndicats, société civile et représentants des ministères opérant dans l’industrie céréalière.
Cet atelier marque une étape importante dans la mise en œuvre du projet «Réduction des pertes et gaspillages alimentaires et développement des chaines de valeurs pour la sécurité alimentaire en Tunisie et en Egypte».
Dans son allocution, Michael Hage, coordinateur de la FAO en Afrique du nord, a affirmé que «ce projet met l’accent sur les pertes et gaspillages de céréales, en vue d’améliorer le fonctionnement de leurs chaînes de valeur, réduire les pertes et toute empreinte environnementale négative, car les pertes de grains après récolte ont un impact direct sur les ressources naturelles: terre, eau, main-d’œuvre et énergie. La méthodologie développée par la FAO et utilisée par l’équipe du projet vise à identifier et quantifier les points critiques de dysfonctionnement, puis à trouver des solutions appropriées. Le renforcement de capacités nationales a constitué une composante principale durant cette phase du projet».
50% des agriculteurs tunisiens vivent du secteur céréalier
Le secteur céréalier est important en Tunisie car il occupe en moyenne 1,5 million d’hectares soit 30% de la superficie cultivée. Il représente 6,5% des journées de travail créées par toutes les activités agricoles et 12 à 15% de la valeur de la production agricole. C’est dire qu’il est la principale source de revenus pour environ 50% des agriculteurs.
Sur la base des résultats d’une étude réalisée par l’Institut national de la statistique (INS) tunisien sur le gaspillage du pain, il a été montré que 900.000 unités de pain sont gaspillées par jour, d’une valeur de 100 millions de dinars tunisiens (MDT) par an.
En tant que source alimentaire de base pour la population tunisienne et méditerranéenne en général, les dépenses alimentaires liées aux céréales représentent environ 149 DT/personne/an, selon l’INS, soit 13% des dépenses alimentaires totales.
«L’analyse menée sur les pertes de grains et les gaspillages, a portée sur l’ensemble des étapes de la chaîne de valeur, de la récolte à la collecte et au stockage. Il convient de noter que le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et des Pêches a sélectionné la chaîne de valeur des céréales pour poursuivre l’analyse et accroître les connaissances sur ce secteur. En étudiant la chaîne de valeur des céréales, en particulier les pertes et gaspillages, cela conduira à la mise en œuvre d’activités visant à réduire ces pertes et gaspillages à chaque étape de la chaîne de valeur. Ainsi il serait souhaitable l’élaboration d’un guide pratique qui sera mis à la disposition des professionnels afin de mettre en pratique la méthodologie développée par le projet», a déclaré Boubaker Karray, directeur du cabinet au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
L’atelier a été une occasion pour présenter, discuter et valider les résultats de l’étude sur l’estimation des pertes et proposer des actions à entreprendre par chaque partenaire, aussi bien secteur public, privé que société civile.
Au terme des travaux de cet atelier, des matrices détaillées du plan de travail seront présentées, fournissant une orientation sur les actions appropriées à entreprendre par chaque partie prenante en coordination avec l’ensemble du groupe de la chaîne de valeur.
L’agrégation de ces plans d’action détaillés contribuera à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un programme national de réduction des pertes en céréales.
La méthodologie développée par le projet pourrait être appliquée à d’autres chaînes de valeur, grâce notamment au renforcement de capacités assuré par le projet.
Source : communiqué.
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