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Huile d’olive: Le bio tunisien poursuit son bonhomme de chemin

Quatre-vingt-quinze pour cent des oliveraies tunisiennes sont exploitées au moyen de méthodes traditionnelles et sans pesticides.

L’industrie oléicole tunisienne s’est de plus en plus concentrée sur le développement des procédés organiques et la commercialisation de ses huiles d’olive biologiques en tant nouvelle stratégie du de promotion des exportations pays.

«Nous souhaitons faire savoir à nos clients que la Tunisie est un pays qui a résolument opté pour le bio. C’est le message que nous voulons faire parvenir au monde», a confié Samia Mâamer, directrice générale de l’agriculture biologique au ministère de l’Agriculture, à la chaîne France 24.

Le casse-tête de la certification

Il ne s’agit pas là d’un simple vœu pieux car, depuis quelques années déjà, la Tunisie a ouvert la voie en matière de culture et d’exportation de produits biologiques. Selon  l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Tunisie produit trois fois plus d’huile d’olive organique certifiée que l’Espagne et elle est le deuxième pays africain exportateur de produits bio.

De fait, 95% des oliveraies tunisiennes sont exploitées au moyen de méthodes traditionnelles et sans l’utilisation d’aucun pesticide, sauf que nombre des exploitants tunisiens n’ont pas encore obtenu de certification – très probablement en raison du coût élevé de cette opération et le caractère fastidieux des démarches requises pour ce type de brevet.

Durant les dix dernières années, la production tunisienne d’huile d’olive organique tunisienne a enregistré une croissance vertigineuse, passant des 670 tonnes, en 2004, à 60.000 tonnes, en 2015.

En l’espace d’une quinzaine d’années, également, le volume des exportations tunisiennes de produits organiques a connu une nette augmentation exponentielle, passant de 2 millions à 200 millions € et générant ainsi le plus gros des revenus étrangers dont le pays a tant besoin.

Depuis plusieurs années, aussi, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) et la FAO ont établi un partenariat avec l’Office national de l’huile (ONH) afin d’améliorer la qualité, l’efficacité et la compétitivité de l’industrie oléicole tunisienne.

Suivre les tendances des marchés mondiaux

Par conséquent, nombre de producteurs tunisiens ont tiré avantage de cette coopération, notamment en investissant de plus en plus dans la mise à niveau de leurs équipements, dans l’installation de nouveaux systèmes d’irrigation et dans la modernisation des moulins à olives, qui permet désormais une extraction à deux étapes. Plus de 100 moulins à olives tunisiens sont certifiés biologiques et la Tunisie possède actuellement plusieurs laboratoires d’analyses chimiques et sensorielles reconnus par le Conseil oléicole international (IOC).

Dans le même temps, les producteurs bio tunisiens se sont vus décerner des prix dans diverses manifestations internationales –par exemple, à la New York International Olive Oil Competition (NYIOOC) et la Biol, un autre événement mondial dédié aux meilleures huiles d’olive extra vierge bio, qui est organisé en Italie.

En somme, «la Tunisie, terre du bio» * est effectivement en marche: selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques, il y a plus de 3300 exploitants biologiques en Tunisie, qui exportent annuellement 50.000 tonnes de leurs produits organiques dans 60 pays à travers le monde.

L’espoir est donc permis que d’autres activités et d’autres acteurs économiques suivent cette voie, qu’ils fassent montre de sérieux et de discipline au travail, qu’ils innovent et suivent les tendances des marchés mondiaux.

Marwan Chahla

«Tunisie: la terre du bio» est le titre d’une vidéo promotionnelle réalisée par le ministère de l’Agriculture. 

 

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