Rafle des juifs de Tunisie par les SS allemands en 1942.
L’annulation de l’exposition intitulée «L’Etat trompeur, le pouvoir de la propagande nazie» a suscité la colère de Raja Ben Slama.
Cette exposition, programmée depuis longtemps, devait être inaugurée vendredi 15 décembre 2017, à la Bibliothèque nationale (BN), à Tunis, mais un groupe de syndicalistes, dont des employés de la BN, s’y sont opposés et ont fait dégager les organisateurs.
Cette exposition, organisée par le Laboratoire du patrimoine de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de Manouba et la direction de la BN, est produite par le musée Mémorial de l’Holocauste de Washington.
Programmée de longue date, elle a malheureusement coïncidé avec l’annonce par le président Trump de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël et d’y transférer l’ambassade des Etats-Unis. Cette décision, on le sait, a provoqué une grande colère dans tout le monde arabe et musulman, et notamment en Tunisie. Ce qui explique le mouvement des syndicalistes et des employés de la BN qui ont empêché la tenue de l’exposition. Cela, on l’imagine, a provoqué la colère de Raja Ben Slama, directrice générale de la BN, qui était en mission à l’étranger le jour de l’inauguration.
Dans un post publié aujourd’hui, dimanche 17 décembre, sur sa page Facebook, elle a annoncé l’ouverture d’une enquête administratif, dès lundi 18 décembre, pour définir les responsabilités dans ce qui s’est passé.
«En tant que citoyenne concernée par la culture, a-t-elle écrit, je refuse tous les mouvements anarchiques non encadrés par les 2 syndicats de base relevant de l’UGTT. Je vais ouvrir ce lundi une enquête et prendre les décisions adéquates pour que ce genre d’événements ne se reproduise plus, car il nuit à la réputation de l’institution et l’empêche de travailler».
Raja Ben Slama a également tenu à préciser qu’elle ne regrette pas d’avoir programmé cette exposition, qui n’a rien avoir avec l’Etat d’Israël. «Je rejette le terme de « normalisation » qui a été employé ce jour-là», a-t-elle ajouté, expliquant que ce terme souvent utilisé est «une forme de ségrégation à l’encontre des juifs, qui ne fait pas la différence entre ces derniers et les actes de l’Etat d’Israël».
Tout en affirmant qu’elle soutient la cause palestinienne, Mme Ben Slama a ajouté qu’elle ne permet à personne de faire des enchères sur cette question. «Je refuse également la ségrégation, la censure ainsi que la violence dans les institutions», a-t-elle conclu.
Z. A.
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