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Sonia Krimi: «Tous les étrangers de France ne sont pas des terroristes»

La députée française d’origine tunisienne Sonia Krimi a créé la sensation en rappelant à l’ordre «son» ministre de l’Intérieur.

Cela s’est passé avant-hier, mardi 19 décembre 2017, Lors de la séance ‘‘Questions au gouvernement’’ de l’Assemblée française.

Très souvent qualifiés de «parlementaires godillots», les députés de la majorité présidentielle française ont dû être soulagés lorsque leur collègue de La République En Marche (LREM), Sonia Krimi, a fustigé Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, à propos de sa future réforme sur le droit l’asile et de l’immigration.

Le fait est inédit dans l’histoire de ce début du quinquennat d’Emmanuel Macron: jamais dans les rangs de la majorité parlementaire un élu LREM n’a osé – par discipline ou par manque d’expérience – défier les ordres du «président jupitérien.»

Il a donc fallu que ce soit une Franco-tunisienne, l’élue de la Manche, de la région de Normandie (nord-ouest de la France), pour dire qu’être macroniste ne signifie pas nécessairement être suiviste, que «tous les étrangers de France ne sont pas des terroristes…» et qu’être élu au parlement français n’implique pas tourner le dos à la cause des migrants ou oublier ses origines.

Sonia Krimi n’a pas mâché ses mots pour alerter Gérard Collomb sur le sort des réfugiés et des migrants en situation précaire ou irrégulière.

Pour la députée LREM, «les conditions d’accueil sont aujourd’hui dans une impasse, les demandeurs d’asile sont souvent dans des situations difficiles, les mineurs isolés sont trop souvent abandonnés, les moyens de l’OFPRA [Office français de protection des réfugiés et apatrides] et de l’OFII [Office Français de l’Immigration et de l’Intégration] pourraient être améliorés.»

Auparavant, Sonia Krimi – comme pour mieux préciser les raisons de son adhésion à La République En Marche – a rappelé que «le président de la République a fixé notre philosophie sur l’accueil des étrangers: plus d’humanité et de dignité», et d’ajouter : «Les centres de rétention deviennent des centres de détention et sont indignes de notre République.»

Pour l’anecdote: Jean-Luc Mélenchon, le président du groupe parlementaire La France Insoumise, a chaleureusement applaudi l’intervention de Sonia Krimi…

Marwan Chahla

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