Une première en Tunisie : le chef du gouvernement s’est adressé aux Tunisiens à travers un Facebook Live pour mettre les points sur les «i» sur certains sujets.
Dans une vidéo live sur la page Facebook de la présidence du gouvernement, Youssef Chahed a annoncé, hier, jeudi 21 décembre 2017, qu’il s’adressera dorénavant, une fois par mois, aux Tunisiens pour «améliorer la politique de communication du gouvernement d’union nationale et se rapprocher des citoyens et des jeunes».
Le chef du gouvernement a évoqué 4 sujets : la législative partielle en Allemagne, la Loi de Finances 2018, la situation des ministres issus d’Afek Tounes, qui a quitté la coalition gouvernementale, et la guerre contre la corruption, q’il a lancé en mai dernier.
En ce qui concerne la faible participation des électeurs à la législative partielle en Allemagne (5% des électeurs inscrits), M. Chahed a constaté que la classe politique ne cesse de perdre la confiance des citoyens. «Nous devons tirer des leçons. Durant ces élections, 95% des Tunisiens ne sont pas allés voter. Ceci constitue un vrai danger pour la démocratie. Ceux qui n’ont participé aux élections ont envoyé un message important à la classe politique et je dois avouer que je suis d’accord avec les Tunisiens. Ils ont en marre des conflits entre les partis et d’une partie de la classe politique qui ne s’intéresse pas réellement aux problèmes des gens», a lancé le chef du gouvernement.
Quant à la situation économique à laquelle fait face en ce moment la Tunisie, Youssef Chahed a réitéré sa position en ce qui concerne de la Loi de Finances 2018, récemment adoptée par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), malgré les objections de certains partis et de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, patronat). «Dans la Loi de Finances 2018, nous avons présenté des solutions. L’Etat connait de grandes difficultés économiques et nous ne pouvons pas continuer dans la politique d’endettement. Le plus grand défi que nous avons relevé dans cette loi est la réduction des dépenses et la maîtrise du déficit budgétaire», a expliqué M. Chahed.
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, saisi l’occasion pour annoncer que, pour la première fois depuis la révolution de 2011, le volume de la dette va baisser de 12% en 2018.
Youssef Chahed est également revenu sur son refus d’accepter la démission des 2 de ses ministres et 2 de ses secrétaires d’Etat, issus d’Afek Tounes. «C’est moi qui décide qui reste dans le gouvernement et qui part. Et ma mission principale est de préserver l’union et de renforcer l’unité de ce gouvernement. C’est pour cette raison que j’ai décidé de garder ces ministres», a-t-il lancé.
En ce qui concerne la guerre contre la corruption lancée par son gouvernement en mai dernier, et qui a vu l’arrestation de plusieurs barons de la contrebande, M. Chahed a réaffirmé sa détermination à poursuivre sur la même voie.
«Nous continuerons dans cette guerre et nous ne reculerons pas. Il fallait choisir entre l’Etat et la corruption. Et nous avons choisi l’Etat juste et démocratique», a indiqué M. Chahed.
E. B. A.
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