En novembre 2017, l’inflation a été marquée par une forte accélération pour atteindre 6,3% en glissement annuel (GA) contre 5,8% en octobre 2017.
La hausse de l’inflation a concerné aussi bien les prix libres qu’administrés, qui se sont accrus respectivement de 7,2% et 3,6% en GA au cours de novembre 2017 contre 6,8% et 2,6% un mois auparavant, niveaux nettement plus élevés que ceux enregistrés en novembre 2016 (4,8% et 1,2% respectivement).
La progression notable des prix libres a été soutenue par ceux des produits alimentaires (+10,2% en novembre, en GA contre +8,4% en octobre), surtout pour leur composante transformée (11,5% en novembre contre 10,8% en octobre 2017 et seulement 3,1% en novembre 2016).
Quant à l’affermissement de l’inflation des produits à prix administrés (+3,6% en novembre 2017 contre +2,6% le mois précédent), il est dû à la forte progression de l’inflation des produits manufacturés, en relation avec un effet de base engendré par la baisse des prix du tabac en novembre 2016.
L’analyse par branche d’activité montre que les principales composantes de l’indice des prix à la consommation (IPC) ont connu des évolutions contrastées. En effet, alors que l’inflation des produits alimentaires a connu une forte accélération, celle des produits manufacturés a progressé modérément. Quant à l’inflation des services, elle a plutôt enregistré une quasi-stabilité dans son rythme d’évolution.
La hausse conséquente des prix des produits alimentaires (+8,7% en novembre en GA contre +7,2% en octobre), a été principalement tirée par l’accélération de l’inflation des produits alimentaires frais (+9,4% en GA contre +7,1%) due à la diminution de l’offre sur le marché domestique de certains produits.
Concernant l’inflation des produits manufacturés, elle a enregistré, en novembre 2017, une hausse de 6,3% en GA contre 6,1% un mois auparavant. Cette accélération se traduit au niveau des prix des produits manufacturés : équipements ménagers (+3,6% en GA contre +3,2%), matériaux de construction et d’entretien de logement (+10,3% en GA contre +8,4%), produits d’entretien (+4,7% en GA contre +4,2%) et autres produits manufacturés (+6,8% en GA contre +5,9%).
En revanche, les prix de l’habillement et chaussures ont connu une relative détente par rapport au mois précédent (+6,6% en GA contre +7,9%).
L’inflation des services a évolué au même rythme que celui du mois d’octobre 2017 soit 4,3% en GA. Cette hausse a résulté des évolutions disparates des principales composantes. En effet, alors que l’inflation du service de loyer et celle des autres services se sont maintenues au même niveau du mois précédent, soit respectivement 4,5% et 6,4% en GA, l’inflation des tarifs publics a connu un léger ralentissement (+1,7% en GA contre +1,8% un mois auparavant).
Quant à l’inflation des services de santé et d’hygiène, elle a enregistré une hausse plus soutenue (6,0% en GA contre 5,5% un mois auparavant).
Par ailleurs, les deux principaux indicateurs de l’inflation sous-jacente sont demeurés sur un palier relativement élevé. L’inflation «hors produits administrés et alimentaires frais», bien qu’ayant accusé un léger recul en GA, s’est établie à 6,6% en novembre contre 6,7% un mois auparavant. Par contre, l’inflation «hors produits alimentaires et énergie» s’est inscrite en hausse pour atteindre 5,5% contre 5,3% en octobre 2017.
En moyenne, les deux indices sous-jacents se sont établis en moyenne à 6,3% et 5,4% respectivement, au cours des 11 premiers mois de 2017, contre 5,1% et 4,7% durant la même période de 2016, dénotant le caractère persistant de l’inflation.
L’indice des prix de vente industrielle (IPVI) a enregistré une relative détente en octobre 2017, tout en préservant un rythme de progression soutenu, soit 4,9% (en G.A.) contre 5,2% en septembre, constituant ainsi un facteur de tension permanente sur les prix.
Hors mines et industries chimiques, les prix de vente industrielle ont été marqués par un ralentissement. Ils se sont établis à 5,7% sur un an, en octobre contre 6,5% en septembre, et ont profité principalement de l’apaisement, quasi-généralisé, des prix de toutes leurs composantes. En effet, les prix au niveau des industries agro-alimentaires ont légèrement décéléré, revenant de 6,8% en septembre (en GA) à 6,6% en octobre. Les prix dans les secteurs des «matériaux de construction», «céramiques et verres», «industries mécaniques et électriques», et «textile et divers» ont connu une détente remarquable, revenant respectivement de 3,3%, 8%, 3,7% et 5% en septembre (en GA) à 2,2%, 6,2%, 2,8% et 3,8% en octobre.
A l’opposé, les prix à l’importation ont connu un affermissement de 18,6% (en GA), en octobre 2017, contre 16,2% enregistré un mois auparavant, porté par la hausse de l’inflation de l’énergie et lubrifiants (+17,6% en GA, en octobre contre +9,6% en septembre) ainsi que celle des produits textiles, habillement et cuirs (+18,2% en octobre, en GA contre +15,6% en septembre).
Il apparaît clairement que les prix à l’import ont porté la marque, d’une part, de l’effet de la dépréciation du taux de change du dinar, et d’autre part, de l’effet du renchérissement des prix internationaux de certains produits de base et de l’énergie.
Source : ‘‘Evolutions économiques et monétaires’’, décembre 2017, Banque centrale de Tunisie.
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