Pour le football tunisien, 2017 a été marquée par une qualification pour la Coupe du monde 2018, et… un fiasco des grands 4 clubs tunisiens dans les Coupes africaines.
Par Hassen Mzoughi
Outre la déroute de l’Espérance sportive de Tunis (EST) et l’Etoile sportive du Sahel (ESS) à la Ligue des champions devant le même adversaire, Al Ahly du Caire, et celle du Club sportif sfaxien (CSS) et du Club africain (CA) à la Coupe de la CAF, l’année 2017 a été marquée aussi par la violence dans les stades et l’instabilité technique et managériale des clubs. Parmi les contradictions du football tunisien, aujourd’hui en pleine crise morale et de gestion, la présence de l’équipe Tunisie en Russie parmi les meilleures équipes du monde.
La spirale de la violence
Les quatre clubs étrillés en coupes africaines se sont installés dans des turbulences qui ont emporté présidents (à l’exception de Hamdi Meddeb, patron de l’EST), et entraîneurs. Mais au lieu d’engager un effort de mise à niveau des instances dirigeantes et de l’organisation générale du football tunisien (juridique, financière, infrastructurelle, technique), la rue a imposé son bon vouloir et retour à la case départ. Ainsi, le professionnalisme bidon (la gestion du foot demeure tout à fait amateur) a encore de beaux jours devant lui.
Le football tunisien est certes malade de ses structures, mais la conjoncture née de la révolution du 14 janvier 2011 a compliqué la situation. Or la manière avec laquelle les autorités traitent cette situation reste anachronique.
Le match entre l’ESS et l’EST, dimanche 26 novembre 2017, à Sousse, a été le fond du gouffre pour le sport dit roi, avec 9 joueurs internationaux (qui iront cet été à la Coupe du monde) dans une longue séance de pugilat sur le terrain. Le public sportif a attendu des sanctions exemplaires. Il n’en fut rien !
Les réactions du ministère de la Jeunesse et des Sports, de la Fédération tunisienne de football (FTF) et même des clubs (dont les joueurs payés des centaines de milliers de dinars ont terni l’image) n’ont pas bougé le petit doigt, malgré la gravité des faits. On ferait mieux peut être mieux l’année prochaine.
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L’arbitrage, la grosse plaie
Certes l’Espérance termine l’année invaincue. A contrario, l’Espérance sportive de Zarzis (ASZ) est la seule équipe sans aucune victoire et la plus mauvaise attaque (1 seul but marqué en 14 matchs joués). Mais ces chiffres ne signifient rien face à l’instabilité du banc des entraîneurs, aux déficits budgétaires, à l’état lamentable des infrastructures et à la crise de l’arbitrage qui ne permettent aucune progression du jeu et aucun réel spectacle, à l’exception d’éclairs de génie de temps en temps.
S’il y a un chantier auquel doit s’attaquer en urgence la FTF, c’est l’arbitrage, un corps qui a complètement perdu de sa crédibilité. La crise est profonde et certains lobbies y trouvent «leurs comptes». C’est connu, il y en a qui mettent le désordre pour en tirer profit !
On ne va pas dire qu’une refonte de l’arbitrage tunisien s’impose, tellement le vœu a été galvaudé, mais il serait dommage que les efforts des clubs se dispersent à cause de la prestation des arbitres.
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