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Larayedh entendu dans l’affaire Jarraya : Précisions de la justice militaire

La justice militaire s’est donné la peine de publier un communiqué pour apporter des précisions sur l’audition d’Ali Larayedh dans l’affaire Chafik Jarraya.

Le communiqué publié hier, jeudi 25 janvier 2018, précise que l’ancien ministre de l’Intérieur et ancien chef du gouvernement (janvier 2012-janvier 2014) a été entendu comme témoin dans l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat liée dans laquelle est poursuivi l’affairiste Chafik Jarraya et d’anciens hauts cadres du ministère de l’Intérieur.

Il précise, également, que contrairement à ce qui a été relayé par certains médias, la convocation de Larayedh n’est basée sur aucune accusation à son encontre et que cette procédure, s’inscrivant dans le cadre de l’enquête, ne doit pas avoir d’autres interprétations.

«Il est nécessaire de tenir la justice militaire loin des tiraillements politiques», ajoute le communiqué, en insistant sur la nécessité de préserver l’indépendance et la neutralité de la justice.

La justice militaire a rappelé que de hauts responsables de l’Etat ont également été entendus en tant que témoins et que d’autres seront appelées à témoigner, si toutefois leur témoignage s’avère nécessaire. «La justice est au-dessus de tout et de tous», conclue le communiqué.

Rappelons que l’affaire Chafik Jarraya, incarcéré depuis le 23 mai 2017, et poursuivi par le tribunal militaire pour trahison, atteinte à la sécurité publique et intelligence avec une armée étrangère, a nécessité l’audition d’anciens membres du gouvernement à l’instar de Habib Essid (chef du gouvernement de janvier 2015 à août 2016) et Hedi Majdoub (ancien ministre de l’Intérieur ), et d’anciens hauts cadres sécuritaires, notamment Abderrahmane Haj Ali, ancien directeur général de la sûreté nationale.

Najem Gharsalli (ancien ministre de l’Intérieur) a été entendu lui aussi à plusieurs reprises. Démis de ses fonctions d’ambassadeur plénipotentiaire de la Tunisie au Maroc, le 3 novembre dernier, son immunité judiciaire a également été levée par l’Instance supérieure de la magistrature, le 2 janvier 2018, suite à une demande du tribunal militaire.

Deux anciens hauts cadres sécuritaires, Saber Laajili, ancien chef de la brigade antiterroriste, et Imed Achour, ancien directeur général des services spéciaux, qui travaillait sous la tutelle de M. Gharsalli, sont incarcérés depuis, respectivement, le 30 mai et le 2 novembre 2017, pour suspicion de liens avec Chafik Jarraya.

Notons aussi que des députés, des journalistes et des patrons de médias, tel Nabil Karoui, patron de Nessma TV, ont été entendus dans cette affaire où se mêlent corruption, trahison et atteinte à la sûreté de l’Etat, et qui risque d’éclabousser plusieurs personnalités qui étaient proches de Jarraya, lorsqu’il était encore «un homme très influent» en Tunisie et très introduit auprès des groupes islamistes libyens.

Y. N.

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