Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a nommé Marouane El-Abassi gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) à la place de Chedly Ayari.
Cette décision a été prise conformément à l’article 78 de la Constitution de 2014 et suite à une entrevue, aujourd’hui, mercredi 7 février 2018, entre le chef du gouvernement et le président de la république, Béji Caid Essebsi, indique un communiqué officiel.
Elle est annoncée quelques heures seulement après l’annonce du vote du Parlement européen pour ajouter la Tunisie à la liste noire des pays exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme.
Difficile de ne pas voir un lieu de causalité entre les deux annonces, d’autant que le système financier tunisien est très critiqué, depuis quelque temps, par les instances internationales chargées du contrôle des flux financiers, notamment Groupe d’action financière (Gafi), relevant des Nations-Unis.
De là à considérer M. Ayari comme un bouc émissaire, il y a un pas que beaucoup d’observateurs feront volontiers, en attendant que le nouveau gouverneur prendra des mesures énergiques pour renforcer le système de contrôle des flux financiers et traquer l’argent sale qui pourrit la vie économique et politique dans le pays.
Marouane El-Abassi est détenteur d’une maîtrise en économie mathématique et économétrie de l’université de Paris 2, d’une maîtrise en agro-économie de Paris I, Panthéon-Sorbonne, et d’un doctorat en économie de la même université.
Il a été conseiller principal à l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), conseiller économique des ministères du Commerce, du Tourisme et de l’Artisanat en charge de de la coordination des projets de développement financés par la Banque mondiale et expert auprès de l’Institut tunisien des études stratégique (Ites).
E. B. A.
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