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L’économiste Sophien Bennaceur propose : «Djerba, paradis fiscal légal»

Comme beaucoup d’autres pays l’ont fait, la Tunisie serait bien inspirée de faire de Djerba un paradis fiscal légal, conformément aux standards internationaux dans ce domaine.

Réagissant au double revers que vient d’essuyer la Tunisie, balcklistée, en l’espace de deux mois, par l’Union européenne (UE) comme «paradis fiscal» et comme «juridiction à haut risque et/ou non coopérative» en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, Sophien Bennaceur, ancien candidat à l’élection présidentielle et expert en gestion de crise, propose aux autorités tunisiennes de ne plus tricher avec les institutions internationales et de jouer la carte de la légalité en matière d’activités off shore.

Concrètement, il suggère d’instituer le plus légalement du monde un paradis fiscal dans l’île de Djerba, et ce, conformément aux standards internationaux.

Un paradis fiscal est, rappelons-le, un territoire à fiscalité réduite ou nulle, c’est-à-dire où le taux d’imposition est jugé très bas en comparaison avec les niveaux d’imposition existant dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement (OCDE).

Expliquant sa proposition à Kapitalis, il a indiqué qu’une des solutions expérimentées avec succès par plusieurs pays framework pour relancer leur économie a consisté à créer des hubs financiers assimilés à des paradis fiscaux.

C’est le cas de pays comme la Grande-Bretagne, qui compte des paradis fiscaux à Gibraltar, Jersey et l’Isle of Man, et des Emirats arabes unis qui ont créé des hubs financiers à Dubaï et à Charjah. C’est le cas, également, du Luxembourg, de la Suisse et des Pays d’Europe centrale et orientale (PECO), qui ont créé, durant la période de leur transition à l’économie de marché, des hubs financiers à fiscalité réduite (Lettonie, Ukraine, Croatie, Serbie…). Et la liste est loin d’être finie.

Pour revenir à Djerba, Sophien Bennaceur, qui se réclame de l’école du pragmatisme américain, pense que cette île est le site le mieux placé pour permettre à la Tunisie de tirer profit de ce marché off shore des hubs financiers et de relancer ses finances. «Djerba, a-t-il dit, a tous les avantages pour attirer des banques, multinationales et institutions financières de tout bord». Parmi ces atouts, il a cité la sécurité, la disponibilité d’un aéroport international, la vocation touristique de l’île, sa proximité de l’Europe (deux heures de vol), son patrimoine civilisationnel et historique.

Est-il besoin de rappeler ici que Djerba est identifiée, dans la mémoire universelle, à la légende de l’île des Lotophages, dont parle ‘‘L’Odyssée’’ d’Ulysse, et à la synagogue de la Ghriba, un des éléments identitaires de la diaspora fortunée des Juifs de Djerba, l’une des plus anciennes communautés juives du monde arabe.

Khémaies Krimi

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