Le classico Espérance-Etoile se jouera sous le signe de l’attaque d’autant que les deux équipes doivent gagner pour chasser le doute et se réconcilier avec leurs supporters.
Par Hassen Mzoughi
L’Espérance sportive de Tunis (EST), leader de la Ligue 1, accueille son dauphin, l’Etoile sportive du Sahel (ESS), aujourd’hui, jeudi 15 février 2018, à 14h au stade de Radès, dans un match tournant de la saison, en présence uniquement des supporters du club tunisois.
Deux nouveaux entraîneurs, deux équipes qui se cherchent et des joueurs partis sous d’autres cieux mais les ambitions sont intactes chez les deux champions de Tunisie de ces deux dernières saisons.
L’Espérance ne laissera pas passer l’occasion pour prendre une confortable avance de 11 longueurs sur ses 3 poursuivants tandis que l’Etoile jouera sa dernière chance de réduire l’écart à 5 points et se replacer dans la course au titre.
Si les «Sang et or» abordent ce match avec l’avantage psychologique de rester invaincue face à l’ESS lors de leurs 5 derniers face à face (2 victoires pour les locaux et 3 nuls), les Etoilés vont jouer leurs chances à fond car ce sera leur dernière chance de briguer un second titre en trois ans. Ça promet un match spectaculaire et ouvert à tous les scénarios.
EST : prendre une option sérieuse
L’EST tient non seulement à chasser le doute après 5 matches compliqués en 2018 (une seule victoire, 3 nuls et une défaite en coupe de Tunisie) mais aussi à prendre une sérieuse option en vue du titre.
Les coéquipiers de Khalil Chammam sont devant un grand défi : négocier avec réussite un classico suivi d’un derby en trois jours, au moment où l’équipe peine à retrouver son équilibre. Faouzi Benzarti a échoué dans cette tâche, Mondher Kebaïer a fait long feu et Khaled Ben Yahia est arrivé en grande partie pour gagner ces deux rendez vous du championnat.
L’ex-capitaine de l’EST est aussi revenu pour rendre la joie et l’envie de jouer à son groupe. Le coach a annoncé la couleur en affirmant sa préférence pour le jeu offensif. Avec Ben Yahia, il n’y aura plus trois pivots qui freinent l’équipe comme sous Faouzi Benzarti.
Invaincue en 9 rencontres à domicile (8 victoires et un nul), l’EST est très difficile à manier sur son terrain : seulement 3 buts encaissés (contre16 marqués). Et si la cohésion collective est quelque peu perturbée, l’ensemble «sang et or» affiche des atouts individuels de poids. De ce point de vue, la bonne nouvelle est sans doute le retour de Taha Yassine Khénissi parmi le groupe.
Le joueur a achevé sa phase de remise en forme. Il est désormais opérationnel et sa titularisation est probable aujourd’hui contre l’ESS. L’ennui c’est que plusieurs joueurs manquent de temps de jeu et donc de rythme pour différentes raisons. Avec Khénissi, on cite Maher Besghaier, Youssef Blaili, Anis Hatira, voire Saad Bguir soit le gros du secteur offensif.
Imposer le jeu d’attaque
Mais dans ce match à 6 points, l’EST devrait imposer son jeu d’attaque avec notamment le duo Taha Yassine Khenissi et Haythem Jouini, ce dernier étant de plus en plus incisif et c’est un atout important.
Joueur le plus en forme de l’EST (avec le latéral droit Sameh Derbali), Jouini pourrait débloquer le match si Khenissi lui procure les assistes comme il sait le faire. Mais c’est l’organisation défensive qui fera à notre avis la différence face à une Etoile qui aime porter rapidement le jeu dans la zone adverse. On peut à raison relever les faiblesses de la défense centrale mais le problème est d’ordre physique et collectif. Les joueurs ont été très sollicités par Faouzi Benzarti et Nabil Maaloul n’a pas aidé son ancien club dans ce contexte.
Baisse de forme mais aussi changement de système de jeu à l’arrivée de l’entraîneur Mondher Kebaier (bloc bas et progression par passes répétées pour conserver la balle) n’ont pas servi l’équipe. Une plus grande vigilance (surtout en l’absence d’Ali Machani) est indispensable dans un match où la moindre erreur risque d’être payée cash.
Etoile : faire d’une pierre deux coups
Si l’on regarde bien, l’ESS a véritablement stagné après son fiasco africain. La preuve il a grillé ses 8 points d’avance sur le Club africain (CA). Il n’a également battu aucun des trois prétendants. D’où l’importance de son match charnière avec l’EST : ou les Etoilés gagnent et font d’une pierre deux coups (réduire à 5 points l’écart avec l’EST et prendre 3 points d’avance sur le CA te le CSS) ou alors se faire prendre et rester sous la menace directe du CA et CSS pour la seconde place qualificative à la ligue des champions. Rien que cette perspective hante les coéquipiers de Hamza Lahmar.
Comme l’EST, éviter une mauvaise surprise tout à l’heure à Radès, c’est d’abord faire preuve de solidité défensive sans faille. Dans ce secteur l’ESS nous paraît mieux armée que son adversaire du jour. ET il réussit jusqu’ici une phase retour impeccable (10 points récoltés en 4 journées).
L’ESS se méfie de l’EST et fera la part belle à la prudence avec au départ un milieu de terrain plutôt récupérateur (Aymen Trabelsi, Mohamed Methnani et Hamza Lahmar) mais le retour de forme d’Ihen Msakni et la réussite d’Amine Chermiti sont des atouts offensifs de poids.
Les formations probables
EST : Moez Ben Cherifia, Sameh Derbali, Khalil Chammam, Montassar Talbi, Chamseddine Dhaouadi, Fousseny Coulibaly, Ghaylane Chaâlali, Saâd Bguir, Anice Badri, Youcef Belaïli (ou Maher Besghaier), Haythem Jouini ou Taha Yassine Khénissi.
ESS : Achref Krir, Ghazi Abderrazek, Alaya Brigui, Ammar Jemal, Rami Bedoui, Mohamed Methnani, Aymen Trabelsi, Hamza Lahmar, Alkhali Bangoura, Mohamed Amine Chermiti, Amrou Merai.
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