Les opérateurs du tourisme vont être sinon intéressés, du moins curieux de découvrir Etik Travel, l’application de tourisme digital dont s’est doté la région du nord-ouest tunisien.
Par Hamma Hanachi
Première dans le pays, cette application est une opportunité pour tout visiteur de voir autrement le Kef et sa région et un outil de promotion pour les hôteliers, les gérants de maisons d’hôtes, les restaurateurs, les centres de loisirs, les artisans, les producteurs de produits du terroir, les agents culturels, bref toutes les structures d’accueil de la région. Le nom de l’application annonce clairement l’idée derrière Etik, il s’agit donc de rapports éthiques entre le visiteur et le prestataire de service.
Que de potentiels inexploités !
Mercredi 21 février 2018, à l’Ecole supérieur d’agriculture du Kef, la jeune équipe pilotée par Héla Chérif, chef de projet, a présenté l’application à un parterre de jeunes entrepreneurs et des responsables locaux.
Rita Adams, ambassadrice de Suisse, qui soutient le projet, s’est félicitée de la célérité de la réalisation du projet. «La Suisse qui a comme priorité de soutenir les projets alternatifs structurants et dont le but est la création et la promotion de l’emploi des jeunes dans le pays, a encouragé cette application qui rapproche le visiteur de l’habitant local… Nous sommes étonnés de l’existence de potentiels inexploités ou peu exploités dans la région et nous recommandons la mise à jour constante de l’application», a-t elle déclaré.
L’ambassadeure Rita Adams.
Héla Chérif a ensuite présenté l’application dans ses détails. «Plus de 100 adresses sont déjà répertoriées dans l’application, les opérateurs de toutes disciplines liées au tourisme durable aux premiers desquels les excursionnistes, les gérants de maisons d’hôtes, les artisans, les commerçants, les agriculteurs biologiques, etc.», a-t-elle dit.
Moez Ben Dhiaf (Bio El Kef), soutien de premier plan de l’opération, a développé les atouts de la région dont les produits agricoles biologiques de haute qualité, mais «malheureusement peu et mal commercialisés». Il y a des projets de certification (appellation d’origine contrôlée ou d’origine géographique) de produits, dit-il,. Et de citer, à ce propos, les cerises de Kesra et de Makthar, les légumes, les différentes confitures à base de fruits biologiques, et nous remarquons, à ce sujet, pour l’avoir vérifié, le peu d’attention accordée aux emballages. Dans la région, il y a aussi des producteurs d’huiles essentielles (lavande, lentisque, etc.)
Des sites de valeur carrément délaissés
Parmi les atouts naturels, citons la Table de Jugurtha, meilleur témoin de la présence numide, le site de Althuburos, non exploité, et les mines de Jerissa, carrément délaissées et que le chercheur Mongi Chikhaoui défend de toute son énergie, recommandant, depuis plus de dix ans, la création d’un circuit de tourisme minier comprenant notamment la découverte du site KT d’intérêt international qui renseigne sur le cataclysme géologique ayant causé, il y a près de 65 millions d’années, la disparition des dinosaures à l’époque tertiaire. Ce site sans protection est presque à l’abandon, même la plaque de signalisation a été arrachée. Pourtant, une demande de sa classification a été déposée en 2016).
L’application Etik Travel est on ne peut plus utile et nécessaire pour développer le tourisme alternatif, d’autant que ce type de tourisme ne dispose pas d’une grosse artillerie pour la promotion d’une région.
Aussi les autorités locales devraient-elles le prendre même les yeux fermés.
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