L’un des rôles attribués à la nouvelle Cité de la Culture de Tunis, qui ouvre ses portes en ce mois de mars 2018, serait de rendre hommage aux pionniers de la culture tunisienne.
Par Moncef Kamoun *
La Tunisie a perdu plusieurs grands noms de la culture et des arts, des plus jeunes aux plus âgés, qui s’en vont en nous laissant un magnifique héritage.
Nos maîtres nous quittent toujours avant l’heure, emportés par la maladie, et parfois même dans des conditions difficiles, en tout cas pour certains d’entre eux.
Des oeuvres inscrites en lettres lumineuses dans nos mémoires
Lorsqu’on apprend le décès d’un chanteur, d’un acteur, d’un peintre ou d’un écrivain, c’est toujours avec une grande tristesse comme si quelque chose en chacun de nous part, car nous avons grandi et vécu avec eux et leurs créations, qui ont rassemblé plusieurs générations, durant des décennies, se sont inscrites en lettres lumineuses dans notre mémoire collective.
Ces créateurs nous ont gratifiés de très agréables moments de joie et ont même renforcé nos liens. Chaque matin, nous avons tous fredonné un air qui s’impose d’emblée à nous et nous vient spontanément en tête.
Les créations de nos maîtres restent toujours actuelles et plus que jamais pertinentes; elles sont dans nos mémoires et le resteront toujours.
Ces créateurs, qui ont vécu sans concession pour leur art, pour le public, pour ceux qui les ont adulés, ont tous laissé une flamme qui a brillé et brillera encore pour longtemps après eux (et elles).
Ce sont des êtres tellement uniques, différents et exceptionnels qu’ils ont marqué la vie de plusieurs générations.
“Rendons hommage à nos maîtres”
Il serait ingrat de ne pas rendre hommage à ces créateurs et immortaliser leurs œuvres qui nous enchantent. Pour reconnaître leur mérite, il convient, entre autres, attribuer leurs noms aux édifices et aux places publics et, surtout, préserver leurs droits d’auteurs afin que leurs descendants puissent en bénéficier après eux (et elles).
C’est là, on l’a compris, l’un des rôles attribués à la nouvelle Cité de la Culture de Tunis, qui ouvre ses portes en ce mois de mars 2018, soit avec dix ans de retard par rapport à la date initialement prévue.
Cette cité, qui fait désormais la fierté de la capitale, dispose d’une surface de 49.000 m², abrite une salle d’opéra de 1.800 places, un auditorium de 700 places, un théâtre de 400 places et 77 studios de production musicale, une bibliothèque numérique et des salles d’expositions temporaires, et enfin une «Tour de la culture» de 60 mètres de hauteur avec une boule de verre au sommet, posée sur des piliers en béton, et à travers laquelle les visiteurs peuvent avoir une vue panoramique du Grand-Tunis.
Pour l’inauguration de cette Cité de la Culture, quel meilleur slogan pourront trouver les responsables de la culture que celui-ci : “Rendons hommage à nos maîtres” ?
* M. K. Architecte.
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