Le président de la république, Béji Caid Essebsi, a démenti l’information selon laquelle il aurait rencontré chez lui des personnes pour leur proposer le poste de chef de gouvernement.
Dans la réunion qu’il a présidée aujourd’hui, mardi 13 mars 2018, au Palais de Carthage, avec les partis signataires de l’Accord de Carthage, le chef de l’Etat a démenti l’information diffusée, hier, par le constituant Mahmoud Baroudi, selon laquelle il aurait rencontré à son domicile l’ancien présidente de l’Utica, Wided Bouchamaoui, et lui aurait proposé le poste de chef du gouvernement.
«Cette réunion est une occasion pour clarifier les choses. Nous vivons dans une période où tout le monde parle et fait des déclarations dans tous les sens. On a même dit que j’ai reçu des personnes chez moi. Ça n’a absolument rien avoir avec la réalité. Je n’ai pas le temps pour ça. Je passe mon temps à travailler pour ce pays», a indiqué M. Caid Essebsi, ajoutant : «Il ne faut pas oublier que je suis le premier président à avoir été élu par les Tunisiens».
Il aurait pu ajouter, pour être honnête et précis, qu’il est, également, le premier président à faire face à une crise aussi profonde, aux niveaux politique, économique et sociale, dans un pays au bord de la faillite. Et ce n’est sans doute pas pour cela que les Tunisiens l’ont élu.
Le président de la république a, par ailleurs, indiqué que plusieurs personnes l’avaient critiqué pour avoir décidé de mettre en place un gouvernement d’union nationale suite à la signature de l’Accord de Carthage, par diverses formations politiques ainsi que par les syndicats patronal (Utica) et des travailleurs (UGTT).
«On a même dit que 60% des problèmes de la Tunisie sont causés par cet accord. Lorsqu’on m’a présenté cette proposition, j’ai tout de suite accepté. Cependant, il est nécessaire de dire qu’il n’existe pas d’union nationale sans l’UGTT et l’Utica», a expliqué M. Caid Essebsi.
Notons que cette réunion a rassemblé les chefs des partis signataires de l’Accord de Carthage, à l’origine de la constitution du gouvernement d’union nationale présidé par Youssef Chahed : Hafedh Caïd Essebsi (Nidaa Tounes), Rached Ghannouchi (Ennahdha), Samira Chaouachi (UPL), Samir Taieb (Al-Massar) et Kamel Morjane (Al-Moubadara), ainsi que les chefs des 4 grandes organisations nationales : Utica, UGTT, Utap et UNFT, représentées par Samir Majoul, Noureddine Taboubi, Abdelmajid Ezzar et Radhia Jerbi.
Les partis Al-Joumhouri, Afek Tounes, Mouvement Echaab et Machrou Tounes, ont, rappelons-le, quitté l’Accord de Carthage pour différentes raisons.
E. B. A.
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