Ligue des champions: l’Espérance et l’Etoile passent mais très difficilement.
Les difficultés qu’éprouvent désormais les clubs tunisiens dans les compétitions africaines traduisent fidèlement la médiocrité du championnat national.
Par Hassen Mzoughi
Il n’y a plus de représentant tunisien en Coupe de la CAF. Après le Club africain (CA), battu en matches aller et retour (3-1 et 1-0), par la Renaissance sportive de Berkane (RSB), un club marocain sans références africaines, l’Union sportive de Ben Guerdane (USBG) a quitté, à son tour, la course.
Mais en Coupe de la CAF comme en Ligue des champions, les quatre clubs tunisiens n’ont jamais été à leur aise. L’Etoile sportive du Sahel (ESS) a même frôlé l’élimination devant les Nigérians de Plateau United à Kano, alors que l’Espérance sportive de Tunisie (EST) est allée au bout de ses peines pour arracher la qualification à Radès devant un valeureux Gor Mahia (0-0,1-0), un adversaire qu’elle a laminé quatre ans plutôt (3-2 et 5-0).
Nos représentants en coupes africaines ont de plus en plus mal à réussir leurs sorties ces derniers temps. Seule l’EST s’est montré assez coriace pour ne pas se laisser surprendre en match-aller au Kenya malgré une forte domination des locaux.
Que de frayeurs !
L’ESS n’a pas gagné la moindre de ses 5 dernières rencontres à l’extérieur et le CA, battu par Berkane à l’aller, en était à son troisième match de suite sans victoire hors de ses bases. Les Clubistes n’ont jamais gagné au Maroc et ils viennent de concéder, de surcroît, leur première défaite à domicile, après 4 victoires, devant une équipe de Berkane sans aucun titre de champion ou de coupe du Maroc.
L’USBG s’est avéré, lui aussi, trop léger pour son baptême africain en se faisant surclasser en déplacement 3-0 par le CARA Brazzaville (RD Congo). En match retour, l’USBG a joué le coup à fond à domicile, dimanche 18 mars 2018, mais sa victoire 3-1 sur son terrain face au CARA ne suffit pas pour renverser la vapeur. Le CA et l’USBG ont payé très cher leurs faiblesses collectives.
La Tunisie aura toutefois deux représentants en phase de groupes de la Ligue des champions.
L’EST a fait la différence, ce dimanche 18 mars, à Radès, devant Gor Mahia. Un missile de Badri des 18 mètres (21e) a suffi au bonheur des «Sang et Or» qui se qualifient sereinement malgré le score étriqué.
Mais que de frayeurs pour l’autre représentant tunisien, l’ESS. Vainqueurs 4-2 à l’aller, les Etoilés se sont inclinés, également dimanche, 1-0 au Nigeria face à Plateau United en match retour du second tour.
Qualification dans la douleur face à une dangereuse formation nigériane doublée d’une blessure en première période de Rami Bédoui, remplacé par Omar Kounaté.
L’Etoile, qui n’a jamais gagné au Nigeria (7 défaites en 7 matches), a été nettement dominée mais un très bon Achraf Kerir a évité le pire avec quelques arrêts déterminants dont deux de suite dans les dernières minutes du match. Le gardien de l’ESS a empêché le deuxième but qui aurait éliminé son équipe.
Les Etoilés, qui avaient totalement raté leur fin de match à Sousse en encaissant deux buts ont eu très chaud pour leur qualification au tournoi de groupes.
L’EST et l’ESS passent mais…
L’Etoile a finalement réussi à éliminer Plateau United grâce à une grosse première période disputée au match-aller à Sousse, tout en ayant été dominée lors des trois quarts des deux confrontations.
L’EST et l’ESS passent donc au tournoi de groupes mais sans convaincre. La deuxième phase de cette compétition majeure sera encore plus dure et il faudra des arguments autrement plus solides pour s’imposer face à des adversaires mieux rodés et très ambitieux, à l’instar d’Al Ahly, du Wydad de Casablanca, tenant du titre, de Mamelodi Sundowns, de TP Mazembe, d’Entente de Setif, de Mouloudia d’Alger et du Raja Casablanca. Trop de gros calibres !
Depuis des années, on ne cesse d’alerter sur la baisse de niveau des clubs tunisiens dans les compétitions africaines. À titre de comparaison, l’Algérie et le Maroc ont réussi à placer leurs huit représentants au tour suivant des deux épreuves continentales.
Cette baisse de niveau traduit fidèlement la médiocrité technique du championnat tunisien, marqué par l’absence d’une compétition digne de ce nom, par des matches avec peu de jeu effectif donc de rythme, par la violence et des résultats faussés par plusieurs acteurs derrière les coulisses.
Ces problèmes graves ne semblent pas concerner la Fédération tunisienne de football (FTF) qui passe son temps à s’escrimer avec les clubs.
Football-Ligue des champions : L’Espérance et l’obligation de résultat
Donnez votre avis