Beji Caid Essebsi et Ahmed Nejib Chebbi.
Selon Ahmed Nejib Chebbi, le président de la république, Béji Caid Essebsi, croit pouvoir berner les Tunisiens et détourner leur attention de la crise en Tunisie.
L’ancien secrétaire général du parti Al-Jomhouri et ex-candidat aux élections présidentielles de 2014, qui vient de fonder le Mouvement démocratique, est revenu sur le discours prononcé hier, mardi 20 mars 2018, par le chef de l’Etat, au Palais de Carthage, à l’occasion du 62e anniversaire de la fête de l’indépendance de la Tunisie.
M. Chebbi a estimé que M. Caid Essebsi n’aurait pas dû lire les messages de félicitations adressés par les chefs d’Etat étrangers, notamment celui du président américain Donald Trump, qui a été rédigé, en réalité, par les services de l’ambassade des Etats-Unis, puis transmis au département d’Etat, puis au Conseil national de sécurité, avant d’être envoyé à son destinataire sans que son auteur supposé ne l’ait jamais vu.
«Oublions maintenant l’étranger et regardons-nous dans le miroir. Le recul de la Tunisie sur les plan de l’endettement, du déficit budgétaire, du volume de la masse salariale, de la dévaluation du dinar, de l’inflation et du chômage seraient dus, selon notre président, à l’arrêt de la production du pétrole et du phosphate et au reflux du tourisme. Mais s’est-il interrogé sur les raisons de ces perturbations récurrentes? Seraient-elles le fait d’une malédiction céleste ou dues à l’incapacité des gouvernements successifs de répondre aux aspirations légitimes des Tunisiens à un emploi et aux services de base dans leurs régions ?», a-t-il écrit dans un post publié sur son compte Facebook dans la soirée d’hier, ajoutant que le président de la république a préféré, dans son discours, ne pas parler de l’indice de production industrielle dont l’indice de l’industrie manufacturière qui connait une régression depuis 2010.
L’ancien ministre du Développement régional et local au gouvernement de Mohamed Ghannouchi (janvier-mars 2011) a, par ailleurs, indiqué que le chef de l’Etat «a cru berner les Tunisiens et détourner leur attention de la crise sans précédent qu’ils vivent depuis son accession au pouvoir», ajoutant que les citoyens s’attendaient à connaître une feuille de route claire pour être rassurés sur leur pouvoir d’achat, l’avenir de leur salaire ou de leur pension.
«Mais de tout cela, pas un traître mot, pas la moindre allusion. Ils n’ont eu que des paroles ressassées jusqu’à l’ennui et qui ne feront qu’aggraver leur pessimisme et leur abattement», a-il indiqué.
E. B. A.
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