Les lauréats du concours 2018: Marouène Younis, Mohamed Saidani et Sana Chamakhi.
L’événement international Goût de France Good dans sa version 2018 est une réussite en Tunisie, où la gastronomie commence à susciter l’enthousiasme des professionnels de la table.
Par Hamma Hanachi
En effet, «18 restaurants se sont inscrits cette année pour participer à Goût de France/Saveurs de Tunisie; l’année dernière il n’y avait que 4 établissements participants, ce qui dénote un intérêt évident pour la cuisine française en Tunisie», remarque, enthousiaste, l’ambassadeur Olivier Poivre d’Arvor, dans son allocution de bienvenue aux participants au concours du meilleur cuisinier et du meilleur pâtissier organisé par l’ambassade de France.
Le printemps des parfums et des saveurs
Goût de France Good se déroule chaque année le 21 mars : des restaurants dans 150 pays interprètent à leur façon en ce premier jour du printemps la cuisine en y introduisant un plat ou un dessert français ou d’inspiration française. En 2017, 250.000 personnes ont goûté aux dîners préparés à cette occasion.
Tunis et sa banlieue tiennent la part du lion parmi les 18 participants, en région, seuls 2 restaurants à Sousse et un à Sfax se sont associés à l’opération.
Le 19 mars 2018 au soir, dans la Résidence de France, à la Marsa, dans la banlieue nord de Tunis, le jury au nombre de 50, composé pour la majorité de cuisiniers confirmés, d’hôteliers et de quelques journalistes spécialisés (la cuisine ne semble pas nourrir la curiosité de la profession) ont été invités à goûter, à noter et à élire les meilleures préparations des 9 finalistes sélectionnés (3 dans chaque catégorie).
Michael Kargi, cuisinier de l’ambassadeur Poivre d’Arvor, le nez dans l’urne.
Le concours se compose de trois entrées, cinq plats et trois desserts où les recettes mêlant cuisine française et produit du terroir tunisien.
Des discussions assez piquantes ont émaillé les dégustations, entre foie gras aux dattes et râble de lapin aux légumes glacés, et les langues se sont pliées à l’exercice des dissertations gastronomiques avec leurs lots d’images et d’histoires.
À l’heure des délibérations, M. Poivre d’Arvor a invité le jury à donner son avis sur les plats. Des propositions ont été émises sur la notation et la présentation des plats, Martine Allègre de l’ambassade de France a consigné les remarques et les propositions pour améliorer l’esprit du concours.
Les résultats et les lauréats
Dans la catégorie des entrées, Marouène Younis a remporté le premier prix avec son ‘‘Tartare de thon’’.
Pour le plat principal c’est le chef Mohamed Saidani de l’hôtel Bizerta Resort qui a gagné avec les ‘‘Oeufs de seiche au citron’’.
Trois amatrices ont composé chacune un dessert, Sana Chamakhi a triomphé en proposant son ‘‘Enremet aux saveurs tunisiennes’’.
Les pâtissières.
À la lumière de ce concours, nous avons relevé le peu d’attention accordée aux dénominations des plats qui sont longues, trop longues. Un effort dans ce sens devrait être fourni. Qu’entend-t-on, par exemple, par «saveurs tunisiennes» dans le dessert gagnant.
Il y a également trop d’ingrédient qui se contredisent parfois dans un plat, ce qui est de nature à compliquer, sinon à dénaturer le goût.
Rappelons au passage que dans la bonne cuisine, «les choses ont le goût de ce qu’elles sont» (Curnonski).
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