Les enseignants se sont rassemblés par dizaines, aujourd’hui, jeudi 22 mars 2018, devant le ministère de l’Education à Tunis. Ils menacent de durcir leur mouvement de protestation.
En réponse à l’appel de Lassaad Yacoubi, le secrétaire général du Syndicat de l’enseignement secondaire, les manifestants ont voulu, disent-ils, impressionner le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, et le gouvernement Chahed, en leur montrant «de quel bois se chauffent les enseignants unis pour défendre leurs droits».
Lassaad Yacoubi, chaleureusement acclamé par ses collègues, a pris la parole pour affirmer que les enseignants ne reculeront pas et que Hatem Ben Salem n’aurait pas dû menacer de suspendre leurs salaires, s’ils continuent de retenir les notes des élèves. «On ne reculera pas et les menaces ne nous font pas peur», a-t-il lancé en qualifiant le gouvernement de «bande de corrompus».
Le dirigeant syndical s’est ensuite moqué du ministre, lui reprochant de s’être rendu, aujourd’hui, à Kasserine, pour rencontrer les parents des 2 élèves mortes, en février dernier, dans l’incendie du foyer du collège 25-Juillet à Thala. «Et comme par hasard, il se rappelle, aujourd’hui, de Sourour et Rahma. Si ce n’est pas là du populisme?», a-t-il dit, ajoutant: «Les parents de ces 2 élèves ne seront pas contents de vous rencontrer, car vous connaissez les incendiaires, responsables de la mort de leurs filles et vous cachez la vérité aux Tunisiens, vous protégez les criminels».
Ce qui est, on le sait, pire qu’un mensonge : une tentative irresponsable de la part du dirigant syndical d’ajouter de l’huile sur le feu et d’exploiter la douleurs des parents dans sa guéguerre, très impopulaire auprès des parents d’élèves, contre le ministre de l’Education.
Les enseignants, qui ont eu plusieurs augmentations de salaires au cours des 5 dernières années et dont les revendications sont essentiellement d’ordre financier, poursuivent donc le bras-de-fer avec le gouvernement et menacent d’une énième grève générale fixée au 28 mars.
Les élèves et les parents, pris encore en otages, apprécieront…
Y. N.
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