L’association internationale All out, défendant les droits des homosexuels, a demandé à la députée Bochra Bel Haj Hmida d’appeler à l’abolition de l’article 230 du code pénal tunisien, criminalisant l’homosexualité.
La députée a été interpellée en sa qualité de présidente de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) pour que cet article, qui interdit la sodomie et condamne celui qui la pratique à 3 ans de prison, ne soit plus appliqué, car il port atteinte aux libertés individuelles et est contraire aux principes des droits de l’homme.
«En Tunisie, être homosexuel est un crime et les personnes LGBT se font arrêter parce qu’elles ont le simple tort d’exister. À cause de cela, elles sont souvent victimes de harcèlement, de discriminations et de violences», déplore l’association, en rappelant qu’en 2017, au moins 71 arrestations ont été menées au nom de la loi anti-gay et en demandant à Mme Bel Haj Hmida d’inclure l’abolition de l’article 230 dans le rapport final de la Colibe.
All out, qui s’associe à l’association tunisienne Shams pour la défense des homosexuels, rappelle aussi qu’en février dernier, un infirmier de 25 ans, victime de viol, a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de Tunis pour… être jugé pour homosexualité !
«Au lieu de recevoir la protection dont il avait désespérément besoin, il a été poursuivi… car il est homo. Une telle situation n’est possible que parce qu’en Tunisie, être gay est illégal», a déploré All out ajoutant, sur un ton positif : «Mais aujourd’hui, nous avons une chance réelle de faire changer les choses. Une commission gouvernementale a été créée en Tunisie pour se pencher sur l’abolition des lois discriminatoires».
Une pétition «L’amour n’est pas un crime» a été mise en ligne pour que la société civile s’engage pour cette cause.
Y. N.
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