Selon une enquête réalisée par le cabinet Emrhod Consulting, à l’occasion de la Foire du livre de Tunis, 85% des Tunisiens n’ont lu aucun livre, en dehors du Coran, des journaux, des magasines ou des livres scolaires, durant les 12 derniers mois.
Ce chiffre n’a pas beaucoup évolué au cours des 3 dernières années, puisqu’il était de 81% en 2015, 77% en 2016 et 76% en 2017)
Ceux, parmi les sondés, qui ont lu au moins un livre au cours des 12 derniers mois, ne dépassent pas 15% (contre 12% en 2015; 18% en 2016 et 24% en 2017).
Cette enquête a été réalisée du 2 au 4 avril 2018, auprès d’un échantillon de 1000 personnes, résidentes dans les 24 gouvernorats (zones urbaines et rurales), avec une marge d’erreur est de +/- 3%. Elle vise à suivre l’évolution des pratiques et des perceptions du livre et de la lecture par les Tunisiens.
À la question de savoir s’ils possèdent des livres chez eux, en dehors du Coran, des journaux, revues, magazines et livres scolaires des enfants, seuls 25% ont répondu par la positive (contre 19% en 2015, 24% en 2016 et 23% en 2017).
En revanche, 74% des personnes interrogées ont répondu qu’ils ne possèdent pas de livres chez eux (contre 79% en 2015, 75% en 2016 et 77% en 2017)
Autre question posée par les sondeurs : avez-vous acheté un livre, durant les 12 derniers mois, en dehors du Coran, des journaux, des magasines ou des livres scolaires?
Là aussi, il n’y a pas eu de surprise : 90% des sondés ont répondu par la négative (contre 86% en 2015, 82% en 2016 et 83% en 2017).
Seuls 9% ont affirmé avoir acheté au moins un livre au cours de l’année écoulée (contre 9% en 2015, 14% en 2016 et 17% en 2017).
En conclusion, on pourrait dire que les Tunisiens, dans leur écrasante majorité, ne lisent pas les livres ou sont de piètres lecteurs. Est-ce pour justifier leur paresse que plus de la moitié d’entre eux, soit 55%, pensent que d’ici 2030 l’internet va remplacer les livres (contre 29% qui répondent non, 9% estimant cette évolution probable et 8% ne se prononçant pas) ?
On est tenté de le penser… car cette désaffection des Tunisiens vis-à-vis de la lecture ne date pas de la généralisation de l’utilisation de l’internet. Elle l’a précédée de plusieurs décennies. Et c’est là un signe de sous-développement, car, rappelons-nous, la généralisation de l’internet n’a pas réduit l’intérêt des citoyens des pays développés d’Europe et d’Amérique pour la lecture des livres. Au contraire…
I. B.
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