Imed Ben Halima/Issam Dardouri.
Me Imed Ben Halima et le syndicaliste sécuritaire Issam Dardouri réagissent à leur condamnation par défaut à 16 mois de prison chacun, pour diffamation, hier, mercredi 11 avril 2018.
Le verdict a été prononcé en l’absence des 2 prévenus qui disent n’avoir pas reçu de convocation et qui feront donc opposition à ce jugement dès réception de sa notification officielle par la justice.
Me Ben Halima a indiqué à Kapitalis que l’affaire remonte à octobre 2015. Il avait été poursuivi par le ministère public, pour diffamation d’un fonctionnaire, après avoir déclaré dans une émission de la télévision nationale que la justice a besoin d’être réformée pour garantir son indépendance.
Il avait cité à l’appui de son analyse l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaïd (tué le 6 février 2013, par des extrémistes religieux) qui traînait, et traîne encore, dans les méandres de la justice et pointé du doigt le juge du bureau N°13 (le très controversé Béchir Akremi, Ndlr), alors en charge de ce dossier.
En avril de la même année, il a été entendu par le juge comme accusé puis il n’a plus eu de nouvelle, jusqu’à hier, lorsque des statuts Facebook ont annoncé le jugement prononcé contre lui et de Issam Dardouri, qui était sur le même plateau TV en 2015 et avait tenu les même propos.
On sait que le blogueur islamiste, ancien greffier avant la révolution, a été le premier à diffuser l’information sur son blog et via ses pages Facebook. Information qui a été ensuite largement relayée par les réseaux islamistes sur le net.
«Tout le monde a parlé de réforme de la justice, les magistrats ont été les premiers à le faire, à l’instar d’Ahmed Rahmouni, Kalthoum Kannou ou encore Raoudha Grafi (anciens présidents de l’Association des magistrats tunisiens, Ndlr)», s’est indigné l’avocat, ajoutant que les dirigeants du Front populaire n’ont jamais cessé de critiquer et de dénoncer ce qu’ils ont qualifié d’abus de Bechir Akremi, sans jamais être inquiétés.
De son côté, Issam Dardouri a confié à Kapitalis son étonnement en apprenant ce verdict et assuré n’avoir pas été convoqué et n’avoir jamais comparu devant le juge dans cette affaire. D’ailleurs, il ne s’explique pas que Maher Zid ait pu être informé avant les concernés… De qui a-t-il tenu cette information ?
«Contrairement à ce que raconte Maher Zid, je ne suis pas en fuite et d’ailleurs je n’ai aucune raison de fuir et je ferais opposition à ce verdict », a-t-il ajouté.
Le syndicaliste sécuritaire a assuré avoir exprimé, dans l’émission en question, des critiques constructives, qui ne portent pas atteinte à la justice mais appellent à réformer le secteur, qui a été, des années durant, un instrument aux mains de la dictature.
Y. N.
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