Marwen Soltana et Nour Harkati (« Helwes »)/Yasmine Azaiez (« Conversation »)
Après nous avoir mis plein les yeux et les oreilles durant un peu plus d’une semaine aux rythmes du jazz et des musiques du monde, la 13e édition du festival Jazz à Carthage a pris fin dimanche soir, 15 avril 2018, avec une soirée de clôture entièrement dédiée à la jeunesse tunisienne.
Par Fawz Ben Ali
La soirée a été assurée, et avec maestria, par Omar El Ouaer et Yasmine Azaïez en première partie et Nour Harkati et Aytma en deuxième. Et ça valait le déplacement.
Conversation tunisienne autour du jazz
La soirée a commencé en douceur avec ‘‘Conversation’’, un nouveau projet musical qui vient de voir le jour, réunissant le pianiste et jazzman Omar El Ouaer et la violoniste Yasmine Azaïez. Cette dernière nous a fait découvrir ce soir-là une autre facette peu connue de l’étendue de sont talent, car il s’est avéré qu’elle est aussi une interprète avec de grandes capacités vocales et qu’en plus de la musique classique et de la fusion, elle est aussi une amatrice de jazz, un penchant qui remonte à ses premières années d’études aux Etats-Unis.
Les deux artistes sont devenus des habitués de Jazz à Carthage puisque c’est la 4e participation d’Omar El Ouaer et la 3e de Yasmine Azaïez qui reviennent à chaque fois avec de nouvelles propositions musicales.
‘‘Conversation’’ musicale entre Omar El Ouaer et Yasmine Azaïez.
Cette première partie était un véritable retour aux sources avec ce duo qui a su honorer la musique jazz avec la classe et la précision de leurs instruments fétiches, le piano et le violon, un moment qui a ravi les puristes et les nostalgiques d’un bon vieux jazz.
Le duo a commencé avec de grands standards tels que ‘‘Skylark’’ de Hoagy Carmichael et ‘‘Night and day’’ de Cole Porter, enchaînant avec des compositions personnelles comme ‘‘Musk in la Goulette’’, ‘‘Zarzis’’, ‘‘Mirrors’’…
Omar El Ouaer et Yasmine Azaïez ont tenu à remercier le festival Jazz à Carthage qui représente une plateforme privilégiée pour les jeunes artistes tunisiens et qui reste aujourd’hui le seul moyen leur permettant d’exporter leurs créations. Le duo a conclu en beauté avec un énorme classique du jazz ‘‘You don’t know what love is’’ composé en 1941 par Gene de Paul.
‘‘Helwess’’, une fascinante collaboration
Après un court entracte, la salle a accueilli le chanteur et guitariste Nour Harkati et le collectif musical Aytma réuni autour de ce nouveau projet baptisé ‘‘Helwess’’, déjà présenté aux dernières Journées musicales de Carthage (JMC) et dont l’album sortira prochainement.
Après le jazz pur et les mélodies reposées de ‘‘Conversation’’, le public avait rendez-vous avec un univers plus expérimental où fusionnent les genres et les rythmes en toute liberté. Nour Harkati, qui revient sur la scène de Jazz à Carthage pour la deuxième fois après un concert mémorable donné en 2014, est un jeune artiste qui ne cesse d’évoluer au milieu de la nouvelle scène musicale tunisienne underground avec des projets artistiques très éclectiques.
Entouré de Selim Arjoun au piano, Hedi Fahem à la guitare, Marwen Soltana à la basse et Youssef Soltana à la batterie, le jeune musicien signe l’une de ses plus belles collaborations artistiques où on trouve des textes poétiques écrits en dialecte tunisien et un son électro-rock un peu mystique, fruit d’un recherche musicale et de longues répétitions d’un peu plus d’un an.
Le retour était très chaleureux de la part du public qui était majoritairement jeune et qui a longtemps applaudi ces jeunes talents dont la carrière s’annonce prometteuse notamment après la sortie de leur chanson ‘‘Ayem’’, un véritable carton.
Bien que le ministère des Affaires culturelles vienne d’annoncer la fin du partenariat avec le festival, Jazz à Carthage promet de continuer l’aventure et nous donne rendez-vous l’année prochaine pour plus de découvertes musicales hautes en couleurs et en émotions.
Donnez votre avis