Les mosquées ne suffisent plus aux islamistes radicaux pour diffuser leur idéologie obscurantiste, ils s’installent désormais dans les hôtels des stations touristiques huppées. Aujourd’hui c’est Hammamet, demain ce sera Sousse, Mahdia, Djerba ou autres Tabarka. On n’arrête pas la décadence !
L’initiateur de cette grande avancée n’est autre que Saïd Jaziri, patron de la radio pirate Quran Karim, non autorisée par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), et président du parti Errahmah, un parfait hors-la-loi, qui a fait un prêche, samedi dernier, 14 avril 2018, au Sandra Club, un hôtel 4 étoiles, à Hammamet.
Imaginez Kandahar à Ibiza, et vous aurez l’image réjouissante que vont désormais offrir les zones touristiques en Tunisie : horkas, barbes hirsutes, niqab et toute la panoplie islamiste. Le but recherché par Saïd Jaziri et ceux qui le soutiennent est on ne peut plus évident : chasser les touristes, ces mécréants, et transformer les hôtels, lieux de dépravation, en autant de mosquées vouées à la louange d’Allah. Bref, réussir là où ont échoué les terroristes…
Le prêche donné par Saïd Jaziri a drainé une foule de ses fidèles, venus profiter d’un package aux prix bien étudiés en cette basse saison par la direction de l’hôtel Sandra Club, qui a décidément le sens du marketing. Au menu : un prêche gratuit, le dîner à 15DT pour l’adulte et à 7.500 DT pour l’enfant. Et pour ceux qui souhaitent passer la nuit à hôtel, la demi-pension pour adulte est à 40DT et gratuite pour un enfant de moins de 6 ans, les autres payant 20DT, chacun.
Face à de telles pratiques dont on imagine l’effet dévastateur sur leur métier, plusieurs professionnels du tourisme se sont interrogés sur la légitimité d’un prêche du directeur de la radio pirate Quran Karim (soutenu par Ennahdha, cela va sans dire) dans un hôtel qui est destiné à une toute autre fonction.
Il y a une semaine, cet imam radical a encore une fois gagné le procès intenté à son encontre par le ministère des Domaines de l’Etat relatif à l’érection d’un panneau publicitaire pour sa radio sur une terre domaniale à Mornag (banlieue sud de Tunis) où se trouve le siège de sa radio pirate qui diffuse encore sans autorisation.
Plusieurs riverains gênés par le discours extrémiste de Jaziri, appelant à l’instauration de la charia et au rejet des lois de la république, se sont manifestés auprès des autorités. En vain… L’homme est visiblement sur-protégé. Il n’est pas difficile d’imaginer par qui quand on sait que le pays est dirigé par Rached Ghabbouchi et sa smala.
Z. A.
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