Le Club sportif Hammam-Lif (CSHL), qui a longtemps été l’un des ténors du football tunisien, est de retour en Ligue 1, après seulement une saison passée en Ligue 2. La fête est même double pour les banlieusards puisque leur équipe de volleyball a également validé son accession en Nationale A.
Par Hassen Mzoughi
Les footballeurs hammam-lifois ont remporté leur match 2-0, hier, vendredi 27 avril 2018, et sont ainsi assurés de figurer parmi les 14 formations de la Ligue 1 la saison prochaine, à deux journées de l’épilogue du play-off de la Ligue 2. Othman Saidi (27’) et Gaith Seghaier (80’) ont signé ce succès décisif de leur équipe.
Arrivé au club en décembre 2017, venant de l’Union sportive monastirienne (US Mo), l’attaquant de pointe, Othman Saidi (25 ans) s’est éclaté au CSHL, réussissant la bagatelle de 13 buts lors du play-off. Il est l’un des grands artisans de l’accession. Et l’homme qu’on suivra de près, n’en déplaise à Nabil Maaloul, qui regarde la provenance plutôt que le talent.
En tous les cas les «Verts» tiennent là une vraie pépite, qui sera encore bien en vue la saison prochaine en Ligue 1, car les attaquants de cette qualité, on en compte très peu en championnat de Tunisie.
Othman Saidi, l’un des artisans de l’accession.
Premier club pro en Tunisie
Club emblématique, basé dans une ville historique au passé glorieux et au présent difficile, le CS Hammam-Lif est le premier club à avoir introduit le professionnalisme dans le football tunisien. Et ce grâce à Slaheddine Bey, fils de Lamine Bey, dernier monarque de Tunisie.
Slaheddine Bey, qui était un dirigeant sportif en avance sur son temps (il a été également le pionnier de l’aviculture moderne en Tunisie), a créé le premier club professionnel en Tunisie mais aussi d’Afrique en 1944 et en a fait le plus titré des clubs tunisiens pendant la première moitié du 20e siècle. Une dizaine de titres entre 1946 et 1956.
Les Tunisiens, qui ont vécu cette période, doivent se souvenir de ce «dream team» qui domina le football national pendant une décennie grâce à sa pléiade de vedettes venues d’Algérie (Abdelaziz Ben Tifour, Laribi, Abdelkrim Ben Rebih alias Krimou, Abdelkader), de Libye (Ali Zgouzi, Abdessalem Kraïem, Abdelhafidh Bazyne), d’Italie (Chiarenza) et de Malte (Fanfan Cassar), en plus des joueurs tunisiens (Mejri Hénia, Ali Ben Jeddou, Hammouda Azzouna, Abdelaziz Zouari, Mustapha Chennoufi, Mustapha Askri et Mustapha Bessaïes).
Après avoir débauché Moncef Klibi de l’Espérance sportive de Tunis (EST), le prince avait même tenté d’acheter le Marocain Larbi Ben Barek, surnommé «la perle noire», qui était considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde.
Une équipe portée par l’esprit de la gagne.
Une pépinière de grands talents
Après l’indépendance de la Tunisie en 1956, le club est repris par Dr Sadok Boussofara qui en assure la présidence pendant 31 ans (1957-1987). Bien que cette présidence eut connu des hauts et des bas, le club reste une école de football formant régulièrement de grands joueurs, notamment Hammadi Henia, Khaled Hosni, Fayçal Jelassi, Temime Lahzami, Sahbi Sebai, Anis Ben Chouikha, Kamel Seddik, Mounir Shili et Sirajeddine Chihi, jusqu’à la génération actuelle des Haykel Chamekh, Fares Meskini, Mehrez Ben Rajeh et autres Sadok Touj…
Les efforts des joueurs et des membres du staff technique et administratif ont finalement été pour beaucoup dans le retour rapide de ce club en Ligue 1, sa place pour ainsi dire «naturelle».
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