La Fédération tunisienne de football (FTF) reçoit aujourd’hui, lundi 21 mai 2018, à partir de 10h30, les dirigeants d’El Gawafel sportives de Gafsa (EGSG) et de l’Union sportive de Ben Guerdane (USBG) à son siège, à Tunis.
Par Hassen Mzoughi
Un comité issu du bureau fédéral examinera le dossier du match de barrage entre les deux clubs disputé vendredi dernier 18 mai, au stade d’El Menzah, et interrompu à la 65e minute.
Les officiels, arbitres, commissaire du match et coordinateur seront également entendus demain, mardi 22 mai.
Voici la première «réaction» de la FTF après les incidents graves survenus pendant le match. En attendant les décisions qu’elle «osera» prendre à la suite de cette mascarade qui déshonore les responsables du football tunisien, qui ne sont pas à un dérapage près.
La FTF confirmera-t-elle le «maintien» de l’USBG en Ligue 1 après tout ce qui s’est passé au stade d’El Menzah et les sanctions infligées à Gafsa ? L’USBG, l’équipe chère au cœur du président de la FTF Wadii Al-Jari, sera-t-elle sanctionnée d’une réduction de points avant la prochaine saison en Ligue 1? La FTF aura-t-elle l’audace de faire rejouer le match parce qu’il n’y a pas eu match et parce que la violence a été partout sur le terrain et devant les vestiaires, d’autant que l’arbitre Younes Selmi a commis des erreurs qui ont influé sur le résultat et provoqué des incidents ?
La Fifa au courant de la mascarade
Ainsi, la FTF ne fera pas exception, puisque la Fédération internationale de football (Fifa) a déjà cassé l’usage en faisant rejouer, en novembre 2017, le match Sénégal-Afrique du Sud comptant pour les éliminatoires du Mondial 2018, en raison d’un penalty contestable accordé aux Sud Africains. Une telle décision n’avait jamais été prise par le passé.
Invité au Qatar pour assister, samedi, à la finale de la coupe du Prince entre Al Duhail et Arrayane (2-1), le président de la Fifa, Gianni Infantino, a vu à la télévision les images insupportables de cette parodie entre l’USBG et EGSG (1-1).
Selon des sources présentes à Doha, M. Infantino s’est montré choqué par la violence, par la présence de tierces personnes sur le terrain de jeu et par la façon dont le match a été interrompu.
Encore une fois, le football tunisien a montré son visage le plus sombre. Des gradins du stade presque vides, une grosse bagarre sur la pelouse, un arbitre «en mission spéciale» et des politiciens descendus sur le terrain (et dans les vestiaires). Mais, au-delà de ce tableau de misère d’un football dont le principal responsable, le président de la FTF, vante le «standing», il y a une totale démission.
Exploitation des divisions régionales
Le chaos est total dans le football tunisien. Le match barrage de vendredi dernier en est un énième épisode, dangereux.
La montée vertigineuse de la violence n’est pas en fin de compte l’expression d’un «supportérisme» exacerbé. Ni encore moins un défoulement populaire dit salutaire. Plus grave, c’est l’exploitation des divisions, elles-mêmes nourries par des égoïsmes voraces, à des fins politiques.
Le chauvinisme, et surtout le régionalisme sont désormais poussés à l’extrême pour déstabiliser le pays. Pour asseoir des «pouvoirs» locaux au détriment de l’unité de l’autorité.
Si tout le monde se cache derrière la «réussite» de la sélection nationale, au sein de laquelle le nombre de joueurs nés et formés à l’étranger ne cesse d’augmenter au détriment des éléments locaux, le gros risque reste la mort du football. Peut-être même du sport puisque la gangrène est déjà dans le corps.
Quoi qu’il en soit, l’histoire retiendra que le football tunisien a connu la page la plus sombre et la plus violente de son histoire sous le mandat du très contestable (et très contesté) Dr Al-Jari, dont l’insupportable autosatisfaction n’a d’égal que l’incompétence prouvée et l’esprit partisan provoquant d’interminables conflits entre les clubs, leurs directions et leurs supporteurs.
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