Ecrit par Ridha Gaham et réalisé par Sami Fehri, le feuilleton ‘‘Tej El-Hadhra’’, diffusé par la chaîne El-Hiwar Ettounsi depuis le début de ramadan, évoque une page tumultueuse et passionnante de l’histoire de la Tunisie : le 19e siècle réformiste.
Par Mounira Aouadi *
‘‘Tej El-Hadhra’’ est une fiction historique, située dans un contexte réaliste respectant scrupuleusement des faits réels tout en déroulant le fil principal à caractère fictionnel. La définition, par excellence, des œuvres historiques.
‘‘Tej El-Hadhra’’ nous narre l’histoire et le parcours du bey Ahmed 1er, «Possesseur du Royaume de Tunis», et de ses grandes ambitions : une école polytechnique, un hôtel de monnaie, une marine de guerre, etc.
Un souverain modernisateur et des réformes grandioses avec le soutien de grands officiels de l’Etat : Kheireddine Pacha (mamelouk) , Mustapha Khaznadar, ministre de l’Intérieur et des Finances, Mustapha Agha, ministre de la Guerre, Mahmoud Khouja, ministre de la Marine, et autres Mahmoud Ben Ayed (Commerce) , Mohamed Lasram IV (la Plume ) ou l’historien Ibn Abi Dhiaf.
L’Histoire retiendra et le feuilleton le rappellera dès le début que c’est ce Bey qui décida de l’abolition de l’esclavage en 1846, deux ans avant la France, et bien avant les plus grandes nations.
L’Histoire retiendra la création de l’École militaire du Bardo avec la formation d’officiers qui constitueront l’armée beylicale tunisienne.
Nejib Belkadhi et Chedly Arfaoui.
L’Histoire retiendra la création d’un complexe industriel : la draperie industrielle à Tébourba, des tanneries, une fonderie, une minoterie…
Toutes ces ambitions et ces initiatives beylicales nécessitent évidemment des ressources économiques pour mener à bien ces gros œuvres, mais ni le Bey ni Mustapha Khaznadar, son beau-frère, ne mesurèrent l’étendue du gouffre qui va se creuser sous leurs pieds avec la baisse phénoménale des ressources financières qui marqueront par la suite la régence.
‘‘Tej El-Hadhra’’ évoquera révolte de la cavalerie des Zouaouas ou Mkhaznias, épidémie de choléra et intrigues, surendettement et sans doute, vers la fin, cette pression étrangère qui entrava la réalisation du vaste programme modernisateur beylical.
Le jeu des acteurs est époustouflant. Ahmed Landolsi (Khaznadar), Yassine Ben Gamra, Chedly Arfaoui, Wahida Dridi, Nejib Belkadhi, Mohamed Mourad, Mariem Ben Mami, Mariem Ben Hassine, Najla Ben Abdallah, Mariem Boukadida et la grande Samia Rhaiem, évoluant majestueusement dans des palais somptueux tels que Beit Al-Hikma, Ennejma Ezzahra, le palais Jellouli, Dar El Kamila et autres écrins renfermant joyaux, complots, ruses, jalousies et destins brisés.
Samia Rhaiem, Mariem Ben Hassine, Mariem Boukadida et Mariem Ben Mami.
Un feuilleton qui tient toutes ses promesses ! Et ce n’est que le début !
Sami Fehri, le réalisateur, a excellé dans ce feuilleton écrit par Ridha Gaham ! Nullement du mimétisme, la grande crainte, du feuilleton turc ‘‘Harim Essoltan’’ quand on sait les origines de nos beys et l’influence ottomane dans le pays avec ses Mamelouks, tel Youssef Saheb Ettabaâ, d’origine moldave, qui accéda aux plus hautes fonctions! Et ce n’est pas un moindre mérite
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