L’appel de Hafedh Caïd Essebsi, directeur exécutif de Nidaa Tounes, à changer le chef du gouvernement Youssef Chahed commence à provoquer des remous au sein de ce parti, sinon même une opposition qui commence à s’exprimer publiquement.
Les médias ne cessent de répéter que Nidaa Tounes ne veut plus de Youssef Chahed, qui est, rappelons-le, l’un de ses dirigeants, à la tête du gouvernement d’union nationale. Or, à y voir de plus près, il n’en est rien.
En réalité, seul le directeur exécutif du parti, Hafedh Caïd Essebsi, et un groupe de ses proches collaborateurs, dont les «mercenaires» Borhen Bsaies, Khaled Chouket, Samir Laabidi, Wissem Saïdi et autres Mohsen Hassen, sont fermement opposés au maintien de Youssef Chahed. Et c’est leur point de vue qui est exprimé lors des réunions des signataires de l’Accord de Carthage et que les médias attribuent, bien à tort, à Nidaa Tounes. Car, cette position n’a pas fait l’objet de discussion au sein des instances officielles du parti et on ne peut pas dire qu’elle est partagée par un grand nombre de Nidaïstes.
Au contraire, des voix commencent à s’élever, parmi les députés et les dirigeants de ce parti, pour s’y opposer très clairement. C’est le cas, notamment, des députés Wafa Makhlouf, Moncef Sellami et Néjia Abdelhafidh.
Mme Makhlouf a d’ailleurs précisé, lors d’un récent entretien avec Mosaïque FM, qu’aucune instance du parti ne s’est réunie depuis des mois pour discuter de quoi que soit et encore moins pour arrêter la position de Nidaa vis-à-vis des négociations de l’Accord de Carthage 2. Elle a même assuré qu’une motion de défiance vis-à-vis du chef du gouvernement Youssef Chahed pourrait ne pas être votée par les députés de Nidaa.
Ces derniers, qui sont attachés à la stabilité dans le pays, estiment qu’un changement de gouvernement risque d’aggraver la crise actuelle dans le pays et de susciter la défiance de ses partenaires et bailleurs de fonds, comme le Fonds monétaire international (FMI), l’Union européenne (UE) ou la Banque mondiale, pour ne citer que les plus importants.
Imed Bahri
Goubantini : Caïd Essebsi est derrière les appels au départ de Chahed
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