Youssef Chahed a accusé le chef autoproclamé de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi et ses proches collaborateurs d’avoir détruit le parti victorieux des élections de 2014. Des dirigeants de Nidaa ont approuvé ce qu’ils pensaient visiblement tout bas.
Dans son discours diffusé hier soir, mardi 29 mai 2018, sur la chaîne nationale Watania 1, le chef du gouvernement n’y est pas allé par quatre chemins en accusant frontalement le fils du président de la république d’avoir détruit le parti que ce dernier avait fondé en 2012 et qui l’avait porté à la présidence de la république, vainqueur des législatives 2014, et de porter ainsi atteinte à la stabilité politique en Tunisie.
Plusieurs dirigeants de ce parti n’ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux, affirmant leur soutien à Youssef Chahed, à l’instar de la députée Zohra Driss, qui a estimé que le chef du gouvernement a dit à haute voix ce que tout le monde pense tout bas. «La balle est à présent dans le camp des Tunisiennes et des Tunisiens, pour s’atteler ensemble à sauver le pays», a-t-elle écrit.
Sa collègue, Bochra Bel Haj Hmida, s’est demandée, quant à elle, si «la bande des profiteurs a bien compris le message» de Chahed et si «elle compte récupérer ses affaires et s’en aller». Ici la députée fait référence à Hafedh Caïd Essebsi et sa clique de mercenaires qui se sont greffés sur le parti au cours des deux dernières années, en en chassant les fondateurs et les dirigeants historiques…
De son côté, le député Walid Jalled s’est dit rassuré se félicitant qu’une voix sage et raisonnable s’est enfin élevée en Tunisie, qui en a fortement besoin pour sortir de la crise politique, économique et sociale. «L’intérêt national est prioritaire : la patrie avant le parti», a-t-il écrit sur son compte Facebook, en reprenant à son compte la fameuse devise du président de la république, Béji Caïd Essebsi, qui ne l’a pas, lui, souvent respectée.
D’autres membres du parti appellent les députés à se rassembler et à aider le chef du gouvernement à relever le pays et le sortir de la crise, notamment en abandonnant Hafedh Caïd Essebsi et son acolyte (et mauvais génie) Borhen Bsaïes et en réorganisant le parti.
Y. N.
Chahed reprend la main et appelle à l’union des Tunisiens intègres
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