Des activistes de la société civile ont lancé sur le net une campagne appelant à boycotter la chaîne privée Nessma, pour dénoncer les pratiques de son patron, Nabil Karoui, faisant l’objet de suspicion de corruption et d’évasion fiscale.
Cet appel au boycott a été lancé suite à un énième dépassement enregistré par la chaîne «dont les pratiques mafieuses ne sont plus inadmissibles», indiquent les initiateurs de cette campagne, en appelant le grand public supprimer Nessma de la programmation des chaînes et à se désabonner de la page Facebook et Youtube de la chaîne.
Les activistes font référence à l’enregistrement fuité samedi dernier, révélant la demande faite par Nabil Karoui à ses équipes de fabriquer un reportage à coup de désinformations et de diffamations pour porter atteinte au président de l’association I Watch, qui avait révélé ses dérives financières, notamment la création de sociétés écrans à l’étranger pour faciliter l’évasion fiscale et autres délits du même ordre, ce qui lui valut une enquête lancée par le pôle judiciaire financier.
L’audio fuitée, révélant les pratiques peu musulmanes de Karoui, n’est pas la première du genre. De plus cet homme de communication, qui fait aussi de la politique, a récemment organisé des plateaux TV pour régler ses comptes avec le chef du gouvernement Youssef Chahed.
Autre fait qui a aussi irrité ces internautes appelant au boycott de la chaîne : l’émission « Khalil Tounes » où Nessma expose les aides qu’elle a collectées auprès des téléspectateurs et montre à visage découvert les personnes dans le besoin qui en bénéficient. «Karoui commerce avec le malheur des autres pour redorer son image et gagner la confiance et l’estime de certains Tunisiens encore naïfs et crédules. Il expose ces aides mais ne paye pas ses impôts, c’est hypocrite et cela cache quelque chose de malsain», s’indignent-ils, en appelant les marques à ne plus faire de publicité sur cette chaîne : «Autrement nous boycotterons toutes les marques qui passent leur pub chez Karoui».
Une page Facebook, des photos avec des slogans : «Karoui, promoteur de la corruption», «Je suis un bandit par ma chaîne», un hashtag #boycottNessma, et un cadre pour la photo de profil Facebook, avec cette même indication, ont été mis en place pour encourager les Tunisiens à ne plus suivre une chaîne dont les agissements sont non seulement contraires à l’éthique du métier et à la morale, mais transgressent aussi la loi.
Y. N.
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