Depuis le début de la haute saison estivale, la mi-juin, qui a coïncidé avec le début du Mondial de football en Russie, Tunisair se montre incapable d’assurer ses vols avec moins d’une heure de retard en moyenne.
Selon Mehdi-Thibaut Affes, administrateur de la page Facebook ‘‘Ponctualité Tunisair’’, la compagnie nationale tunisienne «a même été contrainte de s’excuser publiquement d’un retard d’une quinzaine d’heures sur un vol Moscou-Tunis ramenant au pays des supporteurs des Aigles de Carthage.»
Jeudi dernier, 28 juin 2018, «les clients de la compagnie qui attendaient leur vol au départ d’Orly à 19h50 ont finalement été contraints de quitter la salle d’embarquement, récupérer leurs bagages, prendre des bus jusqu’à Roissy CDG, pour finalement ne décoller que vers 3h30, pour une arrivée à Tunis à 4h30, soit un retard à l’arrivée de 7h15», rapporte encore ‘‘Ponctualité Tunisair’’. Cause de ce retard: un départ de Tunis pour le moins tardif sur le vol précédant, censé atterrir à Orly vers 18h15, mais qui n’arriva à Paris que vers 22h15, l’obligeant à atterrir à Roissy CDG plutôt qu’Orly pour cause de couvre-feu nocturne quotidien dans ce dernier aéroport à 23h30 (l’appareil n’aurait pas été autorisé à redécoller à l’issue de son escale parisienne).
Autre retard rapporté par ‘‘Ponctualité Tunisair’’ : les passagers du vol Marseille-Tunis, qui devait atterrir, le même jour, à 21h15, n’ont posé le pied en Tunisie qu’à 3h50, soit un retard à l’arrivée de 6h15.
Conclusion de Mehdi-Thibaut Affes : «ces exemples, loin d’être isolés, démontrent une fois de plus la situation critique d’une compagnie dont le sens de la relation client, de la gestion de crise, et de l’organisation opérationnelle est proche du niveau 0. Plus grave encore, l’Etat – actionnaire aux 2/3 – semble insensible au sort de cette compagnie qui, pourtant, est le principal outil de connexion de la Tunisie avec le monde extérieur (tourisme, voyages d’affaires, retour de diaspora, fret, etc.). Or le soutien financier de l’Etat est indispensable à un rajeunissement (plus de quinze ans d’âge moyen) et à un renforcement de la flotte, aujourd’hui clairement trop réduite pour assurer le programme de vols ambitieux qui lui est attribué.»
Vœu pieux s’il en est quand on connaît l’état désastreux des finances publiques et les pressions énormes qu’elles subissent en raison de la crise économique et sociale sévissant dans le pays depuis 2011.
I. B. (avec communiqué).
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