Erdogan et son gendre Berat Albayrak.
Le président turc nouvellement élu, Recep Tayyip Erdogan, vient de nommer son gendre, Berat Albayrak, au poste de ministre des Finances. On se croirait dans la cour du calife Haroun Errachid.
Marié à la fille aînée de M. Erdogan, Esra, Berat Albayrak, 40 ans, occupait depuis 2015 le poste clé de ministre de l’Energie, et a connu ces dernières années une irrésistible ascension, grâce au coup de pouce de son beau-père.
Il faut savoir qu’en vertu de la nouvelle Constitution turque entrée en vigueur hier, lundi 9 juin 2018, et qui consacre un régime présidentialiste, le poste de Premier ministre a disparu. Les ministres rendent compte au président de la république auquel ils sont directement rattachés. Ce dernier peut aussi gouverner par décrets. Bel exemple de démocratie…
Une autruche comme l’ex-président Moncef Marzouki, dont le droit-de-l’hommisme est hyper-sélectif, trouvera tout cela normal, respectueux de l’Etat de droit et de la démocratie. Ne s’est-il pas félicité de l’élection d’Erdogan, sans se soucier des dizaines de milliers d’officiers de l’armée, de cadres de l’Etat, d’universitaires, d’artistes et de journalistes mis en prison pour leur résistance à l’autoritarisme de l’homme fort de la Turquie ?
Quant aux islamistes et Rached Ghannouchi (vassal d’Erdogan au Maghreb) non seulement ils applaudissent des deux mains mais rêvent de reproduire le même schéma en Tunisie.
Il faut dire qu’en matière de népotisme, Ghannouchi a des antécédents : n’a-t-il pas fait nommer son gendre, Rafik Bouchlaka, ministre des Affaires étrangères, lequel s’est, d’ailleurs, illustré par une légèreté (c’est un euphémisme) dans la gestion des biens de l’Etat ?
I. B.
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