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Marzouki se réjouit de la victoire du dictateur Erdogan

Moncef Marzouki se réjouit de la victoire du dictateur Recep Tayyip Erdogan à la présidentielle en Turquie, et de son parti islamiste AKP aux législatives.

L’ancien président provisoire de la république tunisienne, aujourd’hui président d’un fantomatique parti appelé Harak Tounes Al-Irada, s’est toujours targué d’être un défenseur des droits de l’homme. Mais cela ne l’empêche pas d’admirer les dictateurs qui sont généreux avec lui, à commencer par son principal bailleur de fonds, l’émir du Qatar.

Ce lundi 25 juin 2018, il a publié un statut Facebook où il félicite Erdogan, réélu hier avec 52,58% des voix à la suite d’un scrutin controversé, et le peuple turc pour la victoire de ce dernier, où il voit l’incarnation même de la démocratie.

Marzouki oublie, au passage, les milliers de défenseurs des droits de l’homme, d’universitaires, de cadres sécuritaires, d’officiers de l’armée, d’opposants politiques et de journalistes, que M. Erdogan a jetés derrière les barreaux.

Marzouki, le présumé laïc, oublie, également, le lien du président turc fraîchement élu avec les Frères musulmans et leur projet obscurantiste, ennemi des libertés et des droits individuels, mais aussi de l’égalité entre les sexes.

Mais si la dictature de M. Erdogan ne pose pas problème à M. Marzouki, les «médias occidentaux», qui qualifient son ami Erdogan de dictateur, le dérangent beaucoup. Il leur préfère sans doute Al-Jazeera, l’instrument de propagande et de désinformation au service de son autre ami, le très démocrate émir du Qatar.

L’ex-président par intérim accuse les médias occidentaux de «fermer les yeux sur les dictateurs qui servent leurs intérêts, comme celle installée en Egypte». Et là, il commet une double bêtise : il confirme, indirectement, qu’il tient Erdogan pour un dictateur détesté par l’Occident (ses mots ont sans doute dépassé sa pensée) et feint d’oublier les critiques souvent adressées par les médias occidentaux au président égyptien Abdelfattah Al-Sissi pour ses manquements aux droits de l’homme et aux libertés individuelles.

Voyant dans le succès du président islamiste turc un signal annonçant son propre triomphe, en 2019, en Tunisie, M. Marzouki a encore écrit, avec l’enthousiasme de celui qui prend ses désirs pour des réalités: «Erdogan est la première goutte; nous sommes démocrates et nos propres maîtres», avant de conclure à l’adresse de ses adversaires et aux adversaires des islamistes: «Mourez de rage!».

Mais qu’attend M. Marzouki pour revendiquer le leadership du parti islamiste Ennahdha ?

Y. N.

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