L’internement de Nouha (19 ans) à l’hôpital psychiatrique Razi a provoqué la confusion : ses amis estiment qu’elle a été internée parce qu’elle est athée. Les médecins nient et appellent les proches de la jeune fille à la laisser se faire soigner.
La prise en charge psychiatrique sous contrainte de Nouha, mercredi dernier, a provoqué la colère de ses amis qui accusent son père, imam dans une mosquée de Jenbouba, d’avoir monté un dossier médical avec une psychologue pour la faire interner, parce qu’il n’accepte pas son athéisme, qui a engendré des problèmes familiaux.
Des activistes défendant les libertés individuelles ont appelé à faire sortir la jeune fille de l’hôpital Razi, estimant que l’ordre d’internement émis par le procureur de la république a été motivé par un rapport médical monté.
Cependant, l’hospitalisation d’office de Nouha a été confirmée hier, vendredi 13 juillet 2018, comme une nécessité, par d’autres professeurs en psychiatrie à Razi.
«Ceci prouve l’urgence de sa prise en charge sous contrainte. Le déni de la morbidité de son état ne suffit pas pour prouver sa bonne santé mentale. C’est même, souvent, un symptôme en psychiatrie», a précisé Dr Ben Saïd Saffar, en assurant que ceux qui la confortent dans son refus des soins n’aident pas à son rétablissement.
«Ceux pour qui la cause de cette patiente est chère devraient la laisser se faire traiter convenablement et, si j’ose dire, en paix. Razi n’est pas une prison, mais un hôpital. Les psychiatres ne sont pas des tortionnaires, mais des médecins», a ajouté la psychiatre.
D’autre part, des membres de l’Instance nationale pour la prévention de la torture (INPT) se sont rendus à l’hôpital et ont rencontré le médecin traitant de Nouha ainsi que le chef de service où elle est internée. Ils assurent que l’internement n’a aucun lien avec l’athéisme de la jeune fille…
Y. N.
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