Hichem Maghraoui/Béji Caïd Essebsi.
L’interview accordée par le président de la république, Béji Caïd Essebi, à Nessma TV, et diffusée hier soir, dimanche 15 juillet 2018, continue de susciter des réactions, dont celle de l’activiste politique Hichem Maghraoui.
Dans un post publié sur son compte Facebook aujourd’hui, lundi 16 juillet, M. Maghraoui, membre du Conseil de coopération tuniso-chinoise (CCTC), a estimé que le chef de l’Etat, avocat de profession, est «un juriste qui ne respecte pas les lois et préfère l’illégalité», par allusion au fait que Nabil Karoui, suspecté dans une affaire d’évasion fiscale et de corruption, a toujours utilisé sa chaîne privée pour manipuler l’opinion publique, et ce malgré les vives critiques de plusieurs politiciens et la décision de la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (Haica) d’arrêter toute procédure de régularisation avec Nessma TV.
«Un groupe de 11 personnes du bureau directeur de Nidaa Tounes, qui a pris le pouvoir, d’après le règlement interne du parti, en toute légalité, a décidé une direction collégiale et a nommé un porte-parole. Qu’a fait le président pour venir au secours de son fils simplet et gâteux pour le légitimer malgré la décision prise du bureau directeur? Il invite à une réunion les présidents de l’ARP et du gouvernement, le secrétaire général de l’UGTT, le patron de l’Utica et les deux secrétaires généraux des partis au pouvoir, Rached Ghanouchi et Hafedh Caïd Essebsi, et non le représentant du bureau directeur ???», a-t-il écrit.
L’activiste fait ici allusion à la réunion des signataires de l’Accord de Carthage, tenue aujourd’hui, et qui devra sceller le sort du chef du gouvernement, Youssef Chahed, et ce quelques heures après l’interview accordée par le chef de l’Etat à la chaîne Nessma.
«La Haica classe la chaîne Nessma hors la loi puisqu’elle n’a pas régularisé sa situation et en plus son patron ne l’a reconnaît pas et refuse d’appliquer ses décisions. Qu’a fait le président pour venir à son secours? Il l’invite et l’autorise à enregistrer une interview et faire un montage à sa guise pour faire passer le message qu’elle veut (son patron est doué pour ce genre de pratique). Cette chaîne a été désavouée par Mosaïque FM et El-Hiwar qui ont refusé de passer l’interview montée et arrangée», a-t-il encore écrit.
M. Maghraoui s’est, par ailleurs, interrogé sur les raisons ayant poussé M. Caïd Essebsi à bafouer le règlement intérieur des instances nationales, d’avoir privilégié Nessma TV à El-Watania à diffuser l’interview, et ce après l’avoir accordée à «un voyou au langage ordurier qui a des problèmes avec le fisc, le gouvernement et la justice».
«Le président vient de confirmer, malheureusement une fois de plus la conclusion du rapport des membres de l’Onu suite à la plainte de Ezzeddine Ben Mbarek Hazgui lors des élections présidentielles de 1989, que la Tunisie est un pays de fait et non de droit», a-t-il conclu.
E. B. A.
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