Le théâtre romain de Carthage a vibré dans la soirée du jeudi 19 juillet 2018 sous les rythmes du métal oriental avec le désormais mythique groupe tunisien Myrath.
Par Fawz Ben Ali
Myrath, 15 ans de carrière et des centaines de concerts dans les quatre coins du monde, ont enfin été programmés pour la première fois au Festival international de Carthage, car cette 54e édition, sous la direction de Mokhtar Rassaa, se veut innovante et dans l’air du temps.
Le métal, un genre longtemps marginalisé, écarté des grands festivals et parfois même confondu avec les pratiques sataniques, sort enfin de l’ombre en Tunisie, là où il y a un grand nombre d’amoureux de ce genre, et les «metalheads» comme on les appelle ne sont pas exclusivement des jeunes mais représentent toutes les générations.
Le public est toujours là
Malek Ben Arbia (guitare électrique), Elyes Bouchoucha (claviers), Anis Jouini (guitare basse), Morgan Berthet (batterie) et Zaher Zorgati (chant) cartonnent depuis quelques années dans le monde entier (une première pour un groupe tunisien). L’année dernière ils avaient été invités par les Journées musicales de Carthage (JMC 2017) pour assurer un méga concert inédit au théâtre de Carthage avant la saison estivale, et ce fut de belles retrouvailles entre le groupe et ses nombreux fans venus de tout le pays. Un an après, Myrath est de nouveau là et le public a encore une fois répondu massivement présent.
Alors que le festival avait annoncé la participation de l’Orchestre national tunisien et du crooner Lotfi Bouchnak dans ce concert, on s’est étonné de ne voir apparaître que les membres de Myrath qui ont finalement assuré tout seuls la totalité de la soirée, chose qui n’a évidemment pas dérangé le public, mais cette absence mystérieuse méritait tout de même une explication. Qui n’a pas été donnée…
Le groupe a évidemment repris ses titres les plus connus comme ‘‘Believer’’, ‘‘Madness’’, ‘‘Endure the silence’’, ‘‘Wide shut’’, ou encore ‘‘Get your freedom back’’ que le chanteur Zaher Zorgati a dédié à l’âme des martyrs. Les jeunes artistes sont aussi revenus nous présenter en exclusivité quelques titres de leur nouvel album, prévu de sortir en décembre 2018, et s’annonce aussi bon que ses précédents.
Du rêve à la concrétisation
Myrath est un exemple d’une vraie success-story pour la jeunesse tunisienne, un parcours incroyable de la scène underground tunisienne vers une notoriété mondiale amplement méritée où le travail et la persévérance ont payé leurs fruits au fil des années. Rappelons que le guitariste Malek Ben Arbia avait formé ce groupe, initialement appelé X-Tazy alors qu’il n’avait que 13 ans.
Les musiciens de Myrath (Héritage) portent bien leur nom, car malgré le succès mondial qu’ils connaissent, ils sont restés attachés à leur pays et à l’héritage culturel tunisien qu’ils mettent toujours en valeur dans leurs compositions, chose qui a aussi contribué à les rendre uniques dans la scène Métal internationale.
Entre ces deux dernières rencontres avec le public tunisien, Myrath a réalisé ce dont rêve tout jeune groupe de rock ou de métal, à savoir participer au Hellfest, l’un des plus grands festivals de musiques extrêmes dans le monde.
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