Selon Abdelfattah Mourou, le vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), la nouvelle constitution de 2014 est utopique et on devrait réviser certains de ses articles.
Dans une déclaration aux médias, dimanche 22 juillet 2018, le vice-président du parti islamiste Ennahdha a indiqué que la Tunisie fait aujourd’hui face à une crise économique et politique mais aussi institutionnelle, estimant que la solution est entre les mains des parties incarnant aujourd’hui le pouvoir, à savoir le président de la république, Béji Caïd Essebsi, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, les partis politiques et les principales organisations nationales.
«Je pense qu’on ne peut plus appliquer certains articles adoptés par les constituants. Notre constitution est vraiment utopique. D’ailleurs, le pouvoir exécutif est divisé en deux et je ne comprends pas pourquoi. Le pouvoir judiciaire, quant à lui, est uniquement indépendant de l’Etat. Je pense qu’il est nécessaire de revoir cette constitution. Je ne dis pas cela pour mettre en doute la crédibilité de notre loi fondamentale. J’estime que les compétences nationales et les responsables politiques doivent trouver une solution aux impasses actuelles», a-t-il déclaré, par allusion au différend politique opposant actuellement le président de la république au chef du gouvernement, et ce dernier au chef de son propre parti, Hafedh Caïd Essebsi, qui exige son départ, créant ainsi une atmosphère délétère et un sentiment de blocage politique qui ne permet pas au pays de mettre en route les réformes nécessaires.
Le vice-président d’Ennahdha a, par ailleurs, indiqué que la gestion des affaires de l’Etat ne consiste pas à changer constamment les personnes de leurs postes mais plutôt à mettre en place des instances capables de trouver des solutions aux crises dans le pays.
Interrogé sur la demande de certains députés de soumettre le gouvernement d’union nationale à un nouveau vote de confiance, le dirigeant islamiste a indiqué que ceci est un droit constitutionnel, ajoutant que le vrai problème ne réside pas seulement dans le changement du gouvernement.
En d’autres termes, il s’agit plutôt de donner au chef du gouvernement les moyens d’exercer réellement son pouvoir et non de le ligoter et d’exiger de lui des miracles, comme c’est le cas actuellement.
E. B. A.
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